Avec l’augmentation générale de la prévalence des troubles psychiatriques, « partout dans le monde », il devient de plus en plus nécessaire d’intensifier les travaux pour un meilleur dépistage, et « une meilleure prévention, basée sur l’amélioration du mode de vie et du régime alimentaire » expliquent des chercheurs exerçant à Madrid (Espagne) et à Padoue (Italie). De nombreux indices suggèrent une implication possible de l’alimentation et de l’exercice physique (ou au contraire de l’absence d’exercice) dans le déterminisme ou dans l’aggravation de certaines problématiques psychiatriques, par le truchement du développement ou/et du fonctionnement neuronal.
Du fait de leur « richesse en composés (poly) phénoliques, susceptibles de moduler la plasticité cérébrale », certains aliments auraient ainsi un rôle privilégié à jouer en matière de régulation thymique, voire de troubles du comportement ou cognitifs.
Des études seulement observationnelles et donc pas de certitude
À travers les données des dix dernières années disponibles sur MEDLINE, les auteurs ont procédé ainsi à « un examen systématique des études menées sur l’incidence éventuelle du thé, du cacao et du café sur les troubles anxieux ou dépressifs. » Ne sélectionnant finalement que 17 articles (sur 955) correspondant aux critères retenus sur « le rôle de ces aliments entiers ou celui de leurs composants », en particulier la célèbre caféine[1], ils estiment que cette revue systématique suggère effectivement que la consommation de thé, de cacao ou de café pourrait « avoir des effets protecteurs contre la dépression. »
Cependant, les auteurs modèrent tout enthousiasme prématuré, en rappelant que les données sur lesquelles s’appuie cette conclusion prometteuse « sont en quasi-totalité de nature observationnelle. » Par conséquent, dans l’attente d’études plus rigoureuses sur ce thème, comparables à la méthodologie des essais thérapeutiques contrôlés, il n’est pas encore possible de « donner des conseils avisés » pour prôner en toute certitude l’usage du thé, du chocolat, et du café dans une finalité d’aliment-médicament en psychiatrie.
Dr Alain Cohen
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