Fermeture de lits, manque de personnel, locaux dégradés... La grogne monte dans les services de psychiatrie. Les explications du Dr Marie-José Cortès, psychiatre et membre du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH).
Depuis deux mois, l'hôpital psychiatrique Guillaume-Régnier de Rennes est en grève. Les soignants dénoncent le manque de moyens et de personnel. Une illustration du malaise que traverse actuellement la psychiatrie publique.Avignon, Lyon, Bourges, Amiens... Ces derniers mois, des mouvements similaires ont émergé dans plusieurs hôpitaux. Quelles sont les raisons de cette crise ? Les réponses du Dr Marie-José Cortès, psychiatre et membre du bureau national du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH).
- Quelles sont les difficultés rencontrées par les soignants dans les services de psychiatrie ?
Dr M-J Cortès : "Il n’y a pas de spécificité régionale. La crise que traverse la psychiatrie et la profession est nationale et profonde. Nous avons le sentiment que, depuis des années, la logique décisionnelle est exclusivement médico-économique. Elle n'associe pas forcément les soignants, les professionnels de terrain aux décisions qui sont prises et qui aboutissent à une difficulté très claire, celle d'exercer son métier dans les règles de l'art. La psychiatrie est une discipline particulière qui associe l'art de soigner aux données de la science. Et pour cela, il faut des humains, des infrastructures, des moyens adaptés…
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