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vendredi 12 janvier 2018

Peut-on désirer sans dominer ?

10/01/2018



cc) Anna Sastre / Unsplash

Il y aura un “ avant” et un “ après” l’affaire Weinstein. Car la libération de la parole des femmes contre les violences sexuelles nous amène à interroger le désir lui-même : y a-t-il dans l’attraction entre deux êtres une part mystérieuse qui confère de l’emprise à l’un sur l’autre ? Et cette emprise a-t-elle la même signification pour les deux sexes ? Où s’arrête le désir et où commence le pouvoir ? Un dossier pour explorer les voies possibles à une réinvention de l’éros.

☛ Autrice de Quand L’amour fait mal, la sociologue Eva Illouz nous a accompagnés dans la conception de ce dossier. Avec une thèse surprenante et éclairante : si les violences contre les femmes sont si importantes, c’est que les femmes sont les grandes perdantes de la révolution sexuelle. Dépassant ce constat, elle dessine avec nous les trois chemins pour imaginer une relation érotique au-delà de la domination.
1. La voie du consentement
☛ L’éthique du consentement, née sur les campus américains, tend à s’imposer comme la première des voies de sortie de crise. Encore faut-il que ce consentement soit « positif et affirmatif », explique Manon Garcia qui argumente en faveur d’une reconfiguration de nos mœurs selon une philosophie du contrat. Au risque d’être un tue-l’amour ?
☛ Peut-être faut-il alors articuler ce « consentement affirmatif » à d’autres types de contrats, plus sulfureux, comme le préconisaient l’écrivain Sacher-Masoch et, dans ses pas, le philosophe Gilles Deleuze

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