La maman de cet adolescent de 16 ans désespère depuis presque deux ans de lui trouver un nouvel institut médico-éducatif.
Il y a peu de temps, un accès de colère lui a fait balancer le sapin de la maison par terre. Pourtant, Romain « ne faisait plus de crise depuis un moment » constate tristement sa maman, Elisabeth, à deux doigts d’attaquer l’Etat pour dénoncer la situation de son fils.
Il y a deux mois, cette habitante de Thiais a été reçue par le défenseur des droits au sujet de Romain, autiste, dont elle doit s’occuper en partie depuis presque deux ans. Soutenue dans sa démarche par le collectif Emilie, du prénom d’Emilie Loridan, jeune maman d’une petite fille trisomique qui s’est suicidée l’an dernier dans le Nord. La sœur de Romain est autiste également.
L’objectif de cette rencontre en octobre était de mettre en lumière le « cas urgent » de Romain. Mais rien n’a changé depuis pour cette famille. Le jeune homme, dont le dossier est suivi par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) et l’ARS (Agence régionale de santé) attend toujours d’être placé. Idéalement, en institut médico-éducatif (IME) où la prise en charge serait la plus adaptée d’après Elisabeth.
Il a dû quitter un IME en février 2016 après un épisode de violence, à l’encontre d’une éducatrice notamment. Romain aurait pu le réintégrer, à la condition de passer quinze jours en psychiatrie à l’hôpital Bicêtre. Ce qui a indigné Elisabeth, pour qui il n’a pas sa place en psychiatrie.
« Je me demande si je ne vais pas devoir arrêter de travailler », explique-t-elle aujourd’hui. Depuis sa grève de la faim au mois de juin, son fils bénéficie d’une aide à domicile 7 heures par jour, accordée par le conseil départemental.
Récemment, lors d’une réunion avec la MDPH et deux IME du Val-de-Marne, il lui a été proposé que Romain soit accueilli en « observation » dans l’un de ces deux établissements. Faute de mieux. Mais avant cela, l’adolescent doit d’abord faire l’objet d’un bilan, réalisé par une association spécialisée, Autisme 3D.
Sa mère vit cette situation comme une lutte, et envisage de porter plainte contre l’Etat pour « faute de soin ». Il y a deux ans, le tribunal administratif de Paris l’avait condamné à verser plus de 240 000 € de dommages au profit de sept familles d’enfants autistes, reconnaissant certaines « carences » dans leur prise en charge. Certains étaient par exemple accueillis dans des instituts spécialisés belges à défaut de pouvoir être admis en France.
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