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mardi 19 décembre 2017

Soins hospitaliers : la HAS distribue les bons et les mauvais points

Dr Nicolas Evrard
| 19.12.2017

La Haute Autorité de Santé (HAS) a publié ce jour les résultats 2017d'une vaste enquête sur la "satisfaction des patients hospitalisés - qualité et sécurité des soins dans les hôpitaux et cliniques en France".
Sur la question de la qualité des prises en charge, la HAS a choisi d'évaluer quatre domaines en utilisant des indicateurs spécifiques. Ces derniers ont été mis en perspective avec les recommandations de bonnes pratiques.  D'autres paramètres ont été pris en compte portant sur la qualité du dossier patient, la liaison à la sortie...  Les résultats sont publiés établissement par établissement, sur le site www.scopesante.fr.

Manifestement, des efforts doivent être effectués dans certains secteurs de ces prises en charge :
1 - Hémorragie post-partum : la prise en charge s'est nettement améliorée depuis 5 ans. Par exemple, en 2017, « 9 femmes sur 10 ont bénéficié de mesures pour prévenir la survenue d'une hémorragie (injection d'ocytocine à la sortie du bébé et examen de l'état du placenta ». Cependant, la HAS estime que la surveillance post-partum devrait être optimisée. « Dans les 2 heures après l'accouchement et avant la sortie de la femme de la salle de naissance, on note que 30 % d'entre elles n'ont pas bénéficié de la surveillance minimale (mesure du pouls, de la tension artérielle...). »
2 - Hémodialyse : pour la HAS, la surveillance globale de l'état de santé des patients est généralement bonne (avec surtout un bilan sanguin régulier, un suivi du statut nutritionnel). Et « 86% des patients ont eu un minimum de 3 séances d'hémodialyse par semaine comme recommandé dans les bonnes pratiques ». Cependant, l'Agence constate que les pratiques varient beaucoup selon les établissements et les régions. La Corse, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion étant pointées du doigt en termes de qualité de prise en charge. La HAS regrette aussi que beaucoup trop de patients insuffisants rénaux à risque de dénutrition « ne bénéficient pas d'un suivi approprié » (seuls 60 % d'entre eux ont consulté une diététicienne).
3 - AVC : leur prise en charge doit être améliorée, surtout juste après la survenue des premiers symptômes liés à l'accident vasculaire. En 2017, seul un patient sur trois est arrivé dans un établissement de soins dans les 4 heures suivant son accident vasculaire. Parmi les patients admis en urgence, seuls 30 % ont bénéficié d'une IRM ou d'un scanner dans la 1/2 heure de leur arrivée, comme il est recommandé.
Pour les soins plus lointains après un accident vasculaire, l'Agence note que des efforts de prise en charge devraient être entrepris puisque seuls 65 % des patients ont bénéficié d'un dépistage des troubles de la déglutition, avant de reprendre une alimentation liquide ou solide. Et à peine « plus d'un patient sur deux s'est vu programmer une consultation post-AVC » pour un bilan global sur ses besoins en termes de rééducation, de dépistage de séquelles peu visibles, et de traitement à éventuellement ajuster pour prévenir des récidives.
4- Chirurgie de l'obésité : celle-ci doit en principe faire l'objet d'un bilan préopératoire très large. Or d'après la HAS, « 3 patients sur 10 n'ont pas bénéficié à la fois d'un bilan de leurs comorbidités, d'un bilan endoscopique et d'une évaluation psychologique ». Pour un patient sur cinq, cette intervention n'a pas été décidée dans le cadre d'une concertation multidisciplinaire. Par ailleurs, « l'opération d'un patient sur deux a été décidée lors d'une réunion pluridisciplinaire et a fait l'objet d'une communication au médecin traitant ».
À noter qu'en 2018, la HAS et l'Assurance maladie publieront des analyses croisées comprenant le suivi post-opératoire de ces patients opérés.
85 % des patients ont une excellente ou bonne opinion de leur séjour hospitalier
À côté de ces données évaluant certaines pratiques dans des établissements de soins, les résultats d'une enquête donne l'appréciation des patients lors d'une hospitalisation. Cette enquête a porté sur un nombre important de malades puisque 122 060 patients hospitalisés dans 1 101 établissements ont complété la totalité du questionnaire adressé par mail. Les personnes interrogées étaient hospitalisées pour une période supérieure à 48 heures, en médecine, chirurgie ou en obstétrique.
D'après la HAS : « 24 % des patients déclarent avoir une excellente opinion générale sur l'ensemble de leur séjour, 61 % une bonne opinion, 11 % une opinion moyenne et 4 % une opinion faible. Par ailleurs, 60 % des patients recommanderaient certainement l'établissement où ils ont été hospitalisés ».
Parmi les points faibles notés par les patients : 35 % déclarent ne pas avoir reçu d'information « sur les signes ou complications devant l'amener à recontacter l'hôpital, la clinique ou leur médecin »

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