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samedi 16 décembre 2017

Etudiez, cela protège de la maladie d’Alzheimer !

12/12/2017

En dehors de l’âge et de la présence de l’allèle E4 de l’apolipoprotéine E, les causes de la maladie d’Alzheimer sont encore inconnues. Si l’on ajoute à cela le fait que les résultats des essais thérapeutiques sont décevants, l’on comprend l’intérêt croissant pour l’identification de facteurs de risque modifiables, qui pourrait orienter la prévention. Des études observationnelles conventionnelles ont montré qu’un faible niveau d’études était associé à une augmentation du risque. Plusieurs autres facteurs ont fait l’objet de recherches, sans que la preuve formelle de leur implication puisse être apportée. C’est le cas de l’obésité, l’hypertension, le diabète, le tabac, un taux faible de folates ou de vitamine D, qui pourraient augmenter le risque, ou l’activité physique, une alimentation saine, une consommation modérée d’alcool ou de café qui au contraire le réduiraient. 
Les études observationnelles sont toutefois  susceptibles de comporter de nombreux biais. Cet obstacle peut être contourné par la randomisation mendélienne. C’est ce que propose une équipe internationale, en appliquant la randomisation mendélienne à 24 facteurs de risque potentiels de la maladie d’Alzheimer. Au total 17 008 patients atteints ont été comparés à 37 154 sujets témoins. 

Un risque réduit de 11 % par année d’études

Les résultats confirment le rôle joué par le niveau d’étude. Les individus prédisposés génétiquement à faire de longues études ont un risque de maladie d’Alzheimer réduit de 11 % par année d’études complétées et de 26 % quand ils atteignent l’université. Les résultats suggèrent aussi une association entre une réduction du risque et le niveau d’intelligence génétiquement déterminé. Le risque paraît aussi diminué par la prédisposition génétique à la consommation de tabac ou une concentration élevée de 25 OH vitamine D. En revanche, la consommation de café semble l’augmenter. 

Une fois encore, le lien entre le niveau d’études et la maladie d’Alzheimer semble se confirmer. L’une des explications est que de longues études assurent en quelque sorte une « réserve cognitive » qui permet à l’individu de faire appel à de nouveaux circuits ou de nouveaux paradigmes cognitifs pour compenser le vieillissement cérébral et de masquer les signes de la maladie avant qu’elle ne soit diagnostiquée. 

Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCE
Larsson SC et coll. : Modifiable pathways in Alzheimer’s disease: Mendelian randomisation analysis. BMJ 2017 ;359: j5375

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