L'heure est décidément au changement au ministère de la Santé. Après la nomination des membres du cabinet de la ministre, ça bouge aussi dans les administrations centrales de l'avenue de Ségur.
Cécile Courrèges prend ainsi la tête de la Direction générale de l’offre de soins, qui chapeaute toute la politique hospitalière et ambulatoire du ministère de la Santé. La nouvelle DGOS, énarque et inspectrice générale des affaires sociales a fait sa carrière dans le secteur sanitaire et social. Elle connaît bien le tissu des ARS, puisqu'elle était précédemment directrice générale de l’ARS des Pays-de-la-Loire. Elle a été directrice départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) des Deux-Sèvres de 2006 à 2008 puis, pendant près d'un an, adjointe au chef de projet sur les ARS auprès du secrétaire général des ministères sociaux. De 2009 à 2011, elle a successivement été responsable préfiguratrice de l'ARS Bourgogne puis sa directrice générale. Auparavant, elle a fait un passage par l'Institut du cancer (Inca) avant de rejoindre en 2012 le cabinet de Jean-Marc Ayrault à Matignon, en charge de la santé.
Changement aussi à la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) du ministère, dont Mathilde Lignot-Leloup prend la direction. Profil énarque, IGAS elle aussi, elle vient de la Cnamts dont elle est directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins. En son sein, elle fut une interlocutrice régulière des syndicats de médecins, puisqu'elle suivait les conventions. Elle connaît bien les arcanes des organismes de protection sociale, pour avoir été directrice de la stratégie de l'ACOSS, la "banque" de la Sécu. Et elle a aussi une expérience des cabinets ministériels : à partir de 2007, elle suivra le PLFSS à Bercy pour Eric Woerth, alors ministre du budget, puis pour François Fillon à Matignon.
Difficile d'interpréter ces nominations de hauts fonctionnaires avenue de Ségur. On prête certes à Emmanuel Macron de vouloir -dans les mois qui viennent- remplacer un bon nombre de patrons d'administration centrale, dans une logique de spoil system à l'américaine qui verrait s'en aller les hauts fonctionnaires jugés pas en phase avec les nouvelles orientations politiques. Mais en l'occurrence ces nominations rapides au ministère de la Santé interviennent surtout pour combler des postes vacants. Mathilde Lignot-Leloup remplace en effet Thomas Fatome qui vient de partir pour le cabinet Philippe à Matignon. Quant à Cécile Courrèges, elle prend la suite d'Anne-Marie Armanteras-de-Saxcé, nommée il y a déjà quelques semaines au Collège de la HAS.
Les deux promues ont en outre des parcours dans des cabinets de sensibilités différentes : si toutes deux semblent Macron-compatibles, la première a servi dans des cabinets de droite, la seconde dans des cabinets de gauche… Reste que le rôle des patrons de directions d'administration centrale du ministère de la Santé (DSS, DGOS, et aussi la DGS toujours dirigée par le Pr Benoit Vallet) devrait être accru sous ce quinquennat, puisque le nombre de conseillers ministériels dans les cabinets des ministres a été limité à dix.
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