Amandine Le Blanc
| 18.04.2017
#liberezmapilule , c’est sous ce slogan qu’un collectif vient de lancer une campagne pour demander la mise en vente d’une pilule progestative sans ordonnance avant le 8 mars 2018, prochaine Journée internationale des droits des femmes. À l’origine de ce projet un collectif de pharmaciens, le planning familial, des professionnels de santé comme Baptiste Beaulieu, Martin Winckler, Dominique Dupagne ou Jaddo, ou encore des collectifs ou personnalités féministes comme Caroline de Haas ou Clara de Bort. Dans une lettre ouverte adressée aux laboratoires pharmaceutiques ainsi qu’à l’ANSM et l’EMA (Agence européenne du médicament), tout ce monde s’engage car « il est temps désormais que les femmes françaises et européennes disposent des mêmes droits et de la même accessibilité au moyen de contraception de leur choix », souligne la lettre ouverte.
Pour appuyer cette revendication, le collectif prend pour modèle les recommandations de 2012 du Collège américain des Gynécologues obstétriciens, qui préconisait la vente des pilules contraceptives sans ordonnance. À l’époque la société savante rappelait que « la prescription d’une pilule contraceptive ne nécessite ni le dépistage d’une IST, ni le dépistage d’un cancer du col de l’utérus ou du sein. Quant au risque d’embolie, il est très inférieur à celui qu’encourt une femme enceinte » et que « les femmes sont capables d’évaluer si l’utilisation de la pilule contraceptive est possible en répondant à un questionnaire avec l’aide d’un pharmacien ». L’organisation américaine pointe également le fait que les femmes « auraient une approche plus prudente que les prescripteurs eux-mêmes sur les contre-indications et qu’elles rapportent plus facilement aux professionnels de santé les risques de contre-indication quand la pilule est sans ordonnance ». Par ailleurs, là où cette mesure existe le taux d’adhésion à ce moyen de contraception est élevé selon le collectif.
Bientôt le cas aux États-Unis ?
La lettre ouverte montre que de nombreux pays dans le monde offrent déjà cette possibilité de manière formelle ou informelle, c’est le cas notamment au Portugal, en Roumanie, en Honduras, en Turquie ou encore en Afghanistan. D’autres proposent des aménagements, c’est le cas par exemple au Québec « où le pharmacien peut proposer une contraception hormonale pour une durée de 3 mois en plus d’une contraception d’urgence » note le collectif. Aux États-Unis, le laboratoire français HRA Pharma a déposé une demande d’AMM à la FDA en ce sens et Donald Trump y serait favorable.
Le collectif souligne qu’un questionnaire élaboré par l’ANSM à destination des prescripteurs existe déjà et qu’il est très proche de celui du Collège américain des Gynécologues obstétriciens, un argument de plus en faveur de cette demande donc : « un outil existant qui ne demande qu’à être adapté à la délivrance d’une pilule sans ordonnance ».
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