« Art et Marges » est un musée bruxellois qui devrait intéresser les nombreux Français de passage dans la capitale de l’Europe ou qui y résident. En effet, la philosophie de ce musée m’est apparue remarquable : c’est celle de tendre la main vers « l’autre », c’est-à-dire celui qui est quelque peu « ghettoïsé » ou fragilisé. Il s’agit, donc, d’une philosophie humaniste en forme d’ouverture fraternelle envers des gens qui ne s’inscrivent pas obligatoirement dans le circuit culturel « classique ».
Ce Musée de l’art brut (312 rue Haute à Bruxelles), propose des expositions temporaires et une collection permanente d’art outsider : « Art en dehors des circuits habituels, avec des créations comme une nécessité vitale pour des personnes fragilisées (mentalement, par exemple) avec une expression originale, ou pour des autodidactes », m’expliqua Sarah Kokot, cheville ouvrière, parmi d’autres, de cette heureuse initiative d’organiser trois expositions temporaires annuellement en plus d’étonnantes collections permanentes.
Prenons l’exemple de Gustave Mesmer (1903-1994). Il fut enfermé – durant des décennies, à vrai dire les deux tiers de son existence -, interné par sa famille car il avait « blasphémé » dans une église. Son rêve était de voler dans les airs et de créer un vélo-volant : « C’était un peu un Léonard de Vinci dans son genre, très créatif, il élaborait même ses propres outils à partir de matériaux de récupération ».
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