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vendredi 24 juin 2016

La prévalence de la souffrance psychique est moins élevée chez les salariés de l'aide à domicile

19/04/16

Malgré les problématiques inhérentes au secteur, peu de données épidémiologiques existent concernant les métiers de l'aide à domicile. L'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Inspection médicale du travail se sont penchés sur le sujet, et publient une étude sur les maladies à caractère professionnel dans le champ de l'aide à domicile. Les données ont été récoltées de 2007 à 2012, à partir de 9 488 consultations d'intervenants à domicile. Les résultats présentés correspondent uniquement aux femmes, en raison du très fort taux de féminisation de ce secteur. Les maladies à caractère professionnel les plus fréquemment signalées sont les affections de l'appareil locomoteur et la souffrance psychique, comme dans l'ensemble des secteurs. Ce qui varie en revanche, c'est la prévalence de ces affections. Ainsi, "quelle que soit l'année, le taux de prévalence de la souffrance psychique est inférieur à celui observé dans l'ensemble des secteurs", indiquent les auteurs de l'étude. Il en va de même pour le risque de souffrance psychique.


Plusieurs explications sont avancées pour expliquer ce résultat. Le fort sentiment d'utilité sociale notamment, avec un degré élevé d'engagement et de responsabilité. Les auteurs soulignent également que "ces salariées sont fortement touchées par les affections de l'appareil locomoteur", ce qui peut "masquer la souffrance psychique". En effet, le taux de prévalence de ces affections est plus élevé de 50%, par rapport à l'ensemble des secteurs d'activité. Plusieurs agents d'exposition ont été signalés par les médecins comme ayant causé ou aggravé ces affections. Il s'agit des contraintes posturales et articulaires et de la manutention manuelle de charges ou de personnes. 


Les auteurs modèrent toutefois les résultats obtenus, puisqu'ils s'appuient sur des effectifs faibles. Il appellent alors à poursuivre ce travail afin de consolider les résultats et de cerner les particularités de ces métiers "dans une optique d'amélioration de la santé". L'InVS et l'Inspection médicale du travail tirent toutefois des premières conclusions et estiment qu'"il est important de développer et renforcer les formations sur les gestes et les postures à adopter pour ces métiers et de réfléchir à des actions de prévention sur le plan ergonomique". 
Cécile Rabeux

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