L'Union nationale des cliniques psychiatriques (UNCPSY) lance une campagne d'information au sein des établissements pour dénoncer le désengagement de complémentaires santé dans la prise en charge des patients en psychiatrie. Un désengagement qui s'ajoute à celui de l'Assurance maladie, juge l'UNCPSY, avec la nouvelle baisse des tarifs en 2016.
Une campagne d'information au sein des établissements privés de psychiatrie est lancée à compter du 17 mars pour dénoncer le désengagement de complémentaires santé dans la prise en charge des patients, annonce à Hospimedia le président de l'Union nationale des cliniques psychiatriques (UNCPSY), Olivier Drevon. Le syndicat spécialisé de psychiatrie de la FHP initie cette campagne à l'occasion de l'édition 2016 des semaines d'information sur la santé mentale (Sism) qui se déroulent cette année du 14 au 27 mars. L'UNCPSY utilise, dans un premier temps, ce moyen afin de "répondre aux inquiétudes et à l’exaspération des malades et de leurs familles" en direction de l’Assurance maladie et des complémentaires santé. Il étudiera dans un second temps d'éventuelles autres actions.
L'impact de la campagne tarifaire
Le président de l'UNCPSY rappelle que, depuis 2013, les campagnes tarifaires s'achèvent par l'annonce d'une baisse des prix pour les cliniques psychiatriques. Leurs prix de journée en sont revenus "à leur niveau de 2006 et le coût réel des soins n'est donc plus remboursé correctement", précise-t-il. "Une baisse de 2,49% en 2016 après celle de 2,45% en 2015, autant de coups portés au secteur qui doit faire face à une demande de soins de plus en plus importante", souligne-t-il. Mais si des efforts sont nécessaires et finalement acceptés, "il conviendrait cependant de dire les choses comme elles sont : la Sécurité sociale se désengage progressivement et ce sont les complémentaires santé qui sont appelées à prendre le relais". Or, depuis leur généralisation à tous les salariés, "on constate pour les patients psychiatriques que les contrats sont moins intéressants, allant de la baisse des niveaux de remboursement jusqu’à l’absence totale de prise en charge pour la chambre particulière, parfois sans information préalable des intéressés". Autant de mesures qui renforcent l’inégalité d’accès aux soins, estime l'UNCPSY, car "en psychiatrie les séjours sont en moyenne d’un mois et la facture s’alourdit rapidement".
L'absence de prise en charge des chambres particulières pointée
De plus, les patients qui prennent une chambre particulière se retrouvent devoir financer une partie des soins des autres patients et notamment de ceux qui relèvent de la couverture maladie universelle (CMU), lesquels représentent environ 15% des malades, tient à signaler le syndicat. Sans compter que les chambres particulières représentent de 18 à 20% du chiffre d'affaires des cliniques privées. Un moindre remboursement de ces chambres et donc une probable baisse de demande pour ces chambres "mettra à mal la pérennité des établissements en les fragilisant encore un peu plus financièrement". Et même si les modifications restent "pour le moment limitées, elles vont s’accélérer compte tenu des nouveaux enjeux du marché qui s’ouvrent aux assurances et aux mutuelles complémentaires", estime l'UNCPSY, soulignant que d’ores et déjà un marché de la sur-complémentaire se met en place. "C’est une évolution très dommageable pour nombre de nos patients pour lesquels disposer d’une chambre à soi est un confort essentiel", note Olivier Drevon. Il ajoute qu'une chambre particulière participe aussi du cadre thérapeutique pour la plupart des patients.
Des affiches, courriers et cartes d'information pour les usagers
La campagne d'information se décline en plusieurs supports et l'UNCPSY compte notamment sur les médecins et soignants pour en être les "meilleurs ambassadeurs" dans les cliniques. Des affiches pourront être apposées dans les établissements, à l'accueil et/ou dans les services de soins. Un courrier explicatif, signé du président de l'UNCPSY, est envoyé aux directeurs et aux communautés médicales et soignantes dans les cliniques. Les patients auront la possibilité de se joindre à cette démarche de protestation en signant une carte (avec possibilité de rester anonyme cependant) et en répondant à un questionnaire de satisfaction. Trois outils à partir desquels l'UNCPSY compte développer un certain nombre d'autres actions de communication à l'avenir.
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