Le recours à l’isolement et à la contention est en augmentation dans les hôpitaux psychiatriques, selon Béatrice Borrel, présidente de l’Unafam, qui représente les familles et les personnes handicapées psychiques.
Béatrice Borrel est présidente de l’Union nationale des familles et amis de personnes malades et handicapés psychiques (Unafam). Elle réagit au rapport rendu public mercredi 16 mars par le Contrôleur général des lieux de privation de liberté sur le centre psychothérapique de l’Ain, près de Bourg-en-Bresse.
Que pensez-vous de ce rapport qui dénonce des « violences graves des droits fondamentaux » des patients placés de manière abusive à l’isolement ou sous contention ?
Béatrice Borrel : Je sais ce qui se passe dans beaucoup d’hôpitaux psychiatriques. Mais ce que j’ai découvert dans ce rapport est incroyable et scandaleux. Cela atteint des proportions difficiles à imaginer. Même si on savait que des problèmes se posaient dans cet établissement. La fille du président de notre délégation départementale y est hospitalisée. Et au printemps, 2015, il a souhaité donner l’alerte pour dire que sa fille était à l’isolement depuis 16 mois sans qu’il puisse faire quoi que ce soit. Il a donc envoyé un courrier au Contrôleur des lieux de privation des libertés. Ensuite, il a recueilli le témoignage d’autres familles mais qui n’ont pas souhaité faire de signalement. Vous savez, beaucoup de familles n’osent pas toujours dénoncer les problèmes que rencontre leur proche hospitalisé. Elles ont peur que cela se retourne contre lui ou qu’il se retrouve sans lieu d’accueil.
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