En 2015, les taux de mortalité se sont accrus en France, note l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sonbilan démographique. Et ceci "particulièrement aux âges élevés". En effet, l'année passée, 600 000 personnes sont décédées, soit 41 000 de plus (+7,3%) qu'en 2014. Après deux années de recul, il s'agit du "niveau le plus élevé depuis l'après-guerre". Les années passées, explique l'institut, la hausse du nombre de décès de personnes de 65 ans ou plus "était atténuée et parfois plus que compensée par la baisse de la mortalité". Ce qui n'a pas été le cas en 2015. La hausse de la mortalité est liée à des conditions épidémiologiques et météorologiques qui se sont avérés "peu favorables". De fait, "chaque mois, plus de personnes sont décédées en 2015 qu'en 2014, avec trois épisodes de surmortalité".
En premier lieu, détaille l'Insee, le premier trimestre de 2015 a été marqué par 24 000 décès supplémentaires par rapport à la même période en 2014. En cause, l'épisode grippal, qualifié de long, puisqu'il a duré neuf semaines, et de forte intensité, "a eu un impact relativement sévère chez les personnes de 65 ans ou plus". Pour rappel, dans son bilan de la saison grippale 2014-2015 de mai 2015, l'Institut de veille sanitaire (InVS) a recensé près de 30 000 passages aux urgences, parmi lesquels 3 133 ont abouti à une hospitalisation (dont 47% chez les plus de 65 ans) et 1 558 à une admission en réanimation (lire ci-contre). L'Insee ajoute que le vaccin "n'était pas efficace contre certains virus et la couverture vaccinale des personnes de 65 ans a baissé" de 47% selon l'InVS. Par ailleurs, le virus majoritaire lors de cet épisode grippal a provoqué des complications chez les sujets fragiles. L'Insee explique également que deux autres épisodes ont marqué 2015. Tout d'abord le mois de juillet "caniculaire" qui a causé 2 000 décès supplémentaires par rapport à 2014. Et enfin, 4 000 personnes supplémentaires sont décédées en octobre dernier, "probablement en raison des vagues de froid survenues au milieu du mois", précise-t-il.
L'institut ajoute dans son bilan que l'espérance de vie à la naissance a diminué en France en 2015 de 0,3 an pour les hommes et de 0,4 an pour les femmes. Cette baisse s'explique, pour l'essentiel, par la hausse de la mortalité après 65 ans enregistrée cette année. L'espérance de vie à 60 ans diminue également. En 2015, à cet âge, une femme peut espérer vivre encore en moyenne 27,3 ans contre 27,7 en 2014 et un homme 22,9 ans contre 23,1 en 2014.
Quelques chiffres :
- au 1er janvier 2016, la France compte 66,6 millions d'habitants, dont 64,5 millions en métropole et 2,1 millions dans les cinq départements d'outre-mer, 18,8% a 65 ans ou plus ;
- le nombre de naissances en 2015 est de 800 000 et le nombre de décès de 600 000 ;
- l'espérance de vie est de 85 ans pour les femmes et 78,9 ans pour les hommes ;
- l'indice conjoncturel de fécondité en 2015 est de 1,96 enfant.
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