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L'écrivaine et réalisatrice analyse la place des femmes à l'écran et derrière la caméra, en évoquant un «systématisme», et donc une «propagande».
«Qu’est-ce que ça se lave, une femme, au cinéma.» C'est vrai, c'est bizarre, les femmes au cinéma se lavent beaucoup. On peut tous le voir, mais personne ne le voit vraiment. Dans un texte rédigé pour le catalogue des 15es Journées cinématographiques dionysiennes Femmes Femmes, etrepris sur le site Les Nouvelles News, l'écrivaine et réalisatrice Virginie Despentes analyse la place des femmes au cinéma. Leur place à l'écran bien sûr, mais aussi derrière la caméra, et au-dessus de la caméra, dans les bureaux où sont décidés les financements.
Virginie Despentes évoque «cette manie de glisser la scène de nu» dans les films, une «nudité [qui] dit plusieurs choses, bien sûr elle est là pour prouver : voyez, vous n’avez pas payé pour rien, c’est bien d’un corps de femme qu’il s’agit. Elle dit aussi : le corps des actrices appartient au spectateur. Si les jeunes actrices veulent travailler, il faut qu’on sache à quoi ressemblent leurs seins, leurs fesses, cuisses et ventres.»
Puis elle relève qu'à l'inverse, «qu’est-ce que ça se bat, les hommes, dans les films…» Avant d'aborder la petitesse des budgets réalisés par des femmes : «C’est ce qui est génial avec les femmes : tu leur donnes trois fois moins d’argent qu’à un homme et elles t’en rapportent six fois plus.»
Le cinéma serait-il donc pourri ? Non, répond Despentes, car bien sûr il ne montre pas que cela. Mais «parce qu’il y a systématisme, il y a propagande. Et parce qu’il y a propagande, nous devons garder un œil critique sur les films que nous regardons.»
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