Les troubles psychotiques (y compris la schizophrénie) se révèlent hétérogènes dans leur évolution et leur impact sur le fonctionnement du sujet concerné. Pour contribuer à dissiper les incertitudes à ce propos, une équipe de l’Université d’Adélaïde (Australie) a examiné la littérature médicale sur ce thème à travers la base de données bibliographiques Medline, en utilisant les mots-clefs « psychose », « premier épisode », « schizophrénie », « issue », «trajectoire », « longitudinal », « prédiction » et « fonctionnement », et en les croisant avec les termes « neuro-imagerie », « cognition » et « bio-marqueurs sanguins » ), dans l’idée générale de repérer de façon précoce (dès le premier épisode psychotique) d’éventuels bio-marqueurs qui permettraient d’évaluer le « risque de progression de la maladie et ses trajectoires », et de rechercher une modélisation possible de la « trajectoire multimodale » des psychoses.
Cette modélisation s’appuie notamment sur un critère « constituant en matière de statistiques biomédicales l’une des meilleures estimations de la précision d’un diagnostic», le calcul du likehood ratio[1]. Comme cette étude suggère que des « modèles distincts » existent « au début et durant la phase précoce du premier épisode psychotique », basés sur des données d’ordre sociodémographique, clinique, psychologique et neurobiologique, et que ces modèles seraient susceptibles de décrire le risque évolutif de cet épisode initial, les auteurs estiment qu’une telle « modélisation de la trajectoire multimodale » des psychoses pourrait se montrer « utile pour décrire l’évolution longitudinale après un premier épisode psychotique. Elle pourrait notamment servir à «personnaliser l’évaluation » du malade et, dans l’optique de la médecine fondée sur des preuves[2], à « conforter les décisions thérapeutiques » en psychiatrie.
Dr Alain Cohen
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