25/08/2014
La forme physique ou fitness est un marqueur important de santé, à la fois corporelle et mentale. De nombreux arguments suggèrent qu’elle joue un rôle dans le fonctionnement cérébral et les performances scolaires. Ses composants en sont la capacité cardio-respiratoire, la force musculaire et les performances motrices. Plusieurs travaux ont été consacrés à ces différents composants mais aucun n’a étudié le rôle de chacun indépendamment et en association.
Des auteurs espagnols ont fait une étude longitudinale dans le but d’évaluer sur 3 ans l’impact des conduites sédentaires et des déterminants psychologiques, environnementaux et génétiques de l’activité physique.
Au total, 2 038 jeunes de 6 à 18 ans, 1 049 garçons, 989 filles, ont été recrutés. Le statut socio-économique des parents, les paramètres anthropométriques, le stade pubertaire ont été pris en compte. Les sujets ont été classés en normaux ou en surpoids en fonction de l’indice de masse corporelle, pour l’âge et le sexe, du périmètre abdominal et de la masse grasse calculée à partir des plis cutanés. La force musculaire a été évaluée par le test d’agrippement et le test du saut en longueur sans élan, les deux étant réunis en un seul score, et les performances motrices par le test de la navette (4x10m) mesurant la rapidité du mouvement, l’agilité et la coordination. La capacité cardio-respiratoire a été mesurée après 20m. Les performances scolaires ont été cotées en mathématiques, langage, niveau de classe. Des modèles statistiques ont permis d’ajuster les différents résultats des performances motrices et résultats scolaires des sujets en fonction des paramètres socio-économiques, physiques et anthropométriques.
Les 3 composants de la forme corporelle, performances motrices, force musculaire et capacité cardio-respiratoire, étaient fortement corrélés entre eux (P < 0,001). Après ajustement en fonction du sexe, de l’âge, du stade pubertaire, du niveau d’éducation maternelle, toutes les performances scolaires étaient associées positivement aux 3 composants de la forme physique (P < 0,01). De façon indépendante, ces performances étaient associées aux capacités cardiorespiratoires et aux capacités motrices (P ≤ 0,001) mais non à la force musculaire, après ajustement en fonction de l’IMC, du périmètre abdominal et de la masse grasse. Les sujets avec capacités cardiorespiratoires et motrices normales avaient, en comparaison des enfants avec capacités basses, des performances scolaires supérieures (P < 0,001).
Au total, les capacités cardiorespiratoires et motrices ont, les unes et les autres, une influence bénéfique sur les performances scolaires.
Pr Jean-Jacques Baudon
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