Après l'annonce de l'acquittement du Dr Nicolas Bonnemaison (lire ci-contre), la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) estime, dans un communiqué, que les débats lors du procès du médecin urgentiste accusé d'avoir empoisonné sept patients en fin de vie ont été révélateurs. Ils ont mis en évidence "la méconnaissance importante des professionnels de santé concernant les bonnes pratiques médicales en soins palliatifs et en particulier sur la question de la sédation". Selon elle, ils ont aussi mis au jour l'accès insuffisant aux équipes spécialisées en soins palliatifs.
La Sfap tient de fait à rappeler que "des recommandations de bonnes pratiques sur la sédation en phase terminale existent et qu’elles ont été validées par la Haute Autorité de Santé (HAS)". Elle souligne : l’objectif de la sédation en phase terminale n'est pas de provoquer le décès mais de "soulager un malade qui présente une situation de souffrance importante". Elle rappelle que "parmi les conditions nécessaires pour mettre en œuvre une sédation, les recommandations insistent sur 3 obligations médicales". Et la Sfap de lister :
- le médecin doit s’assurer par un examen clinique minutieux que le patient présente réellement une souffrance importante ;
- le médecin doit s’assurer que le malade a été informé et qu’il a donné son consentement. Si le malade ne peut plus s’exprimer, la décision d’une sédation est prise après avoir consulté les directives anticipées, la personne de confiance, la famille ou à défaut les proches ;
- le médecin ne doit jamais prendre une décision seul mais toujours après une discussion en équipe.
"Malheureusement, faute de formation suffisante, les professionnels de santé ne connaissent pas encore suffisamment ces recommandations", déplore la Société. "Encore aujourd'hui, seulement la moitié des patients qui le nécessiteraient peuvent bénéficier de soins palliatifs." La Sfap "en appelle donc à la mise en œuvre d'une véritable politique de la fin de vie en France pour que, comme le prévoit la loi de 1999, tous les patients puissent bénéficier d’une prise en charge en soins palliatifs de qualité".
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