Alors que se termine, le procès Bonnemaison à Pau, une ex-professeur de français de 60 ans comparaît de mercredi à vendredi devant les assises de l'Hérault pour "tentatives d'assassinat" de sa mère le 25 avril 2009. L'intéressée a tenté ce jour-là de mettre fin aux jours de sa mère, Raymonde Colin, 87 ans, atteinte de la maladie Alzheimer depuis plusieurs années.
Bernadette Colin, en dépression après la mort de son père, avait emmené sa mère au bord de la mer, à Palavas-les-flots, lui avait acheté ses pâtisseries orientales préférées. Le soir, de retour à la maison, elle avait essayé de lui donner une mort "douce et paisible", en lui faisant avaler une boisson agrémentée d'un médicament. Mais ce cocktail n'avait fait qu'endormir l'octogénaire. Le matin, constatant que sa maman n'était pas morte, elle avait tenté de l'étrangler avec une cordelette, puis de l'étouffer avec un oreiller. Ses essais ayant tous échoué, Bernadette Colin avait enfin pris un couteau de cuisine et avait frappé, notamment au niveau de la poitrine. La lame cette fois s'était tordue... Raymonde Colin, qui ne s'est jamais souvenue des agressions de sa fille, est décédée en 2012 d'un cancer du foie.
Pour ces tentatives d'assassinat, Bernadette Colin encourt la réclusion criminelle a perpétuité. Mais son avocate, Me Marie-Laure Lapetina, s'est fixé comme objectif qu'elle "ne fasse pas un jour de prison supplémentaire", alors qu'elle a déjà exécuté neuf mois de détention provisoire et qu’elle est handicapée à 80% et atteinte selon l’avocate d’une "altération du discernement".
A l'audience, Me Lapetina veut mettre sur la table le problème de la prise en charge des familles par les équipes médicales face aux malades d'Alzheimer. Selon elle, toute la famille était dépressive alors que la mère, tyrannique, poussait ses filles à bout. "Comment le médecin généraliste de la famille a-t-il pu ne pas voir la dépression familiale" ? s'interroge-t-elle. A ses yeux, cette affaire permettra aussi d'aborder la question de l'euthanasie, même si elle reconnaît qu'il n'y avait pas de demande formelle de la malade. A l’inverse, Me Isabelle Oger Ombredane, l’avocat des deux sœurs de l’accusée, parties ciciles au procès soutient : "Ce n'est pas le procès de l'euthanasie. Il n'y a pas de volonté et la malade ne souffre pas".
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