Le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record au 1er avril, avec 68 859 personnes incarcérées, selon la direction de l'administration pénitentiaire, jeudi 17 avril. Le précédent plafond datait du 1er juillet 2013, avec 68 569 prisonniers.
Par rapport au 1er mars, 68 420 détenus avaient alors été comptabilisés, le nombre de personnes incarcérées est en hausse de 0,6 %, précise l'administration pénitentiaire. Sur un an, cette hausse s'établit à 2 %.
Parmi ces prisonniers, le nombre de prévenus (en détention provisoire, avant jugement) s'élève à 17 846, soit 25,9 % des détenus, en hausse de 4 % par rapport à avril 2013. Les mineurs incarcérés sont au nombre de 778 (1,1 % des personnes détenues), en hausse de 4 % par rapport au mois précédent.
Par ailleurs, 13 765 personnes ont bénéficié d'un aménagement de peine sous écrou, soit 21,9 % de personnes écrouées, en hausse de 3,9 % sur un an et de 12,1 % sur deux ans. Au 1er mars, la capacité opérationnelle des établissements pénitentiaires était de 57 680 places, précise le communiqué.
LES SYNDICATS ALARMÉS
« Battus ou frôlés chaque mois, les records de surpopulation carcérale nous sont familiers », mais, pour« combien de temps encore » et « à quel prix » cette situation peut-elle durer,interrogeait mercredi le syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP-CFDT) qui appelait la garde des sceaux à réagir sans attendre face à cette situation.
« La surpopulation pénale, dont nous souhaitons une statistique mensuelle et plus annuelle, à l'instar de celle des publics écroués, est le plus grand danger pour la population en général », met en garde le syndicat.
« Confrontés au défi du nombre, nous n'avons plus assez de temps pour dialoguer, expliquer, rassurer parfois (...), pas assez de temps pour connaître les détenus (...). La surpopulation est l'échec de nos missions », déplore-t-il.
« Nous sommes usés, nos personnels sont fatigués par des journées à flux tendus », insiste le SNDP-CFDT, qui évalue le personnel manquant à 1 000 surveillants et à au moins une trentaine de directeurs. « Nous ne pouvons travailler correctement (...) et nous le ferons savoir à la nation », préviennent les représentants des directeurs de prison.
Pour le syndicat, il faudrait non seulement créer de nouvelles places de prison mais aussi développer les aménagements de peine pour les petits délinquants, assurer une politique dynamique de réaffectation des détenus dans des établissements disposant encore de places, et aller « rapidement et courageusement » au bout de la réforme pénale.
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