Persécuter ses collègues, c’est parfois payant. Selon une étude démoralisante dirigée par Darren Treadway, de l’école de gestion de l’université de Buffalo (Etat de New York), et publiée par le Journal of Managerial Psychology, nombre de petites brutes sont évaluées positivement par leur hiérarchie et mènent une brillante carrière, malgré les efforts des entreprises pour combattre ce type de comportement.
Les auteurs ont examiné la relation entre l’exercice de la tyrannie et les performances professionnelles. Après avoir étudié 54 salariés d’une entreprise de services médicaux, ils ont relevé une forte corrélation entre harcèlement, évaluations positives et aptitudes sociales et politiques. L’étude définit la persécution comme “une agression et une violence systématiques visant un ou plusieurs individus, de la part d’un autre individu ou d’un groupe”.
Selon les chercheurs, nombreux sont ceux qui embobinent leurs supérieurs et manipulent les autres pour faire avancer leur propre carrière, tout en tyrannisant leurs pairs. Parce que beaucoup “ont de grandes aptitudes sociales”, ils sont capables d’“intimider stratégiquement leurs collègues et, malgré tout, d’être bien vus par leur supérieur”, précise l’article. “S’ils possèdent un sens politique aigu, ils peuvent mal se comporter de manière habile”, ajoute Darren Treadway, qui définit le “sens politique” comme “la capacité à vraiment comprendre les autres et à utiliser cette compétence pour les influencer de manière qu’ils agissent dans un sens favorable à ses objectifs personnels et/ou à ceux de l’organisation”.
Selon l’étude, environ la moitié des salariés américains ont été témoins de harcèlement et plus d’un tiers en ont été victimes. Les auteurs recommandent aux entreprises d’intégrer la civilité et la camaraderie dans leurs critères d’évaluation et d’aider leur personnel à faire face aux persécuteurs.
D’après une autre étude menée par l’université de Colombie-Britannique auprès de 357 infirmières dans 41 unités du système hospitalier canadien, les plaisanteries cruelles ou la maltraitance physique ne font pas seulement souffrir la personne visée. De fait, ceux qui sont épargnés peuvent même être plus tentés que les autres de démissionner. Car le traitement relativement plus favorable dont ils bénéficient les met“moralement mal à l’aise”.
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