Si trois personnes sur cinq meurent à l’hôpital, la moitié seulement étaient hospitalisées un mois avant leur décès. La dernière enquête de l’INED (Institut national d'études démographiques) est riche d’enseignements sur les parcours et les transferts dans les derniers mois de la vie. Près de 7 hommes sur 10 et 6 femmes sur 10 décèdent à l'hôpital, et seule une faible proportion de Français meurent chez eux ou en maison de retraite, indique cette enquête réalisée auprès des médecins qui ont rédigé des certificats de décès en décembre 2009.
Cette enquête révèle que, pourtant, quatre semaines avant le décès, vivre à domicile reste de loin la situation la plus fréquente. Cela concerne néanmoins davantage les hommes (50,6%) que les femmes (38,3%), qui sont plus souvent prises en charge en maison de retraite, en raison de leur veuvage plus fréquent. En revanche, à ce stade de la vie, la fréquence de l'hospitalisation pour les hommes et les femmes est égale (environ 30%), poursuit l'enquête.
20% des hommes et 16% des femmes meurent chez eux
"Plus on approche de la mort, plus le maintien à domicile se raréfie au profit de l'hospitalisation", montrent les chercheurs de l’INED. Ainsi, en un mois, la proportion de personnes hospitalisées fait plus que doubler et le jour de leur décès, 68,7% des hommes et 59,1% des femmes se trouvent à l'hôpital. Le maintien à domicile connaît le sort inverse: seuls 20% des hommes et 16,3% des femmes meurent finalement chez eux, selon l'Ined, ce qui constitue une des évaluations les plus basses jamais réalisées. La part de résidents en maisons de retraite "bougeant" moins au cours des dernières semaines de vie, mais avec de fortes différences entre les sexes : 23,4% des femmes décèdent en maison de retraite, alors que c'est le cas pour seulement 10,5% des hommes.
L’enquête confirme qu’en sens inverse, le départ de l'hôpital pour regagner le domicile ou la maison de retraite est exceptionnel. Moins de 4 % des personnes font ce trajet (2, 3 % vers leur domicile et 1,3 % vers la maison de retraite) et très rarement durant la dernière semaine de vie.
Enfin, l’enquête montre qu’en fonction des pathologies, on a plus de probabilités à mourir dans un lieu que dans un autre : plus souvent que la moyenne à l’hôpital pour les victimes de cancer, plus fréquemment à domicile pour celles qui décèdent de maladies cardioi-vasculaires, et davantage en maisons de retraite pour celles qui souffrent de troubles mentaux.
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