Cela peut rapidement devenir crispant : quand un enfant maîtrise ce que les instituteurs appellent aujourd’hui la « comptine numérique», il ne perd jamais une occasion de la dérouler à l’infini (et de préférence à haute voix). Les adultes prennent rarement part à ce jeu, de peur notamment d’encourager les petits compteurs. Le père de la jeune Véronique pourtant a patiemment répondu à sa demande quand elle lui a demandé un jour d’égrener la suite des chiffres jusqu’à 1000. Il n’a pas eu besoin d’aller aussi loin. « J’attendais ce qui se passerait après 199. Quand il a dit 200, puis 201, j’ai compris comment ça marchait, je lui ai dit d’arrêter », se souvient Véronique Izard, dans les colonnes du Monde.
Pensée mathématique
Véronique Izard ne se contentait pas des petites aditions d’enfants ou de réciter la liste des chiffres. Les mathématiques ont toujours été une passion. Depuis toujours, vraiment ? La question est au cœur de ses recherches. A partir de quand, l’être humain commence-t-il à compter, à comprendre les chiffres ? « Je m’intéresse à la pensée mathématique, en particulier les nombres et la géométrie. De quelles intuitions l’enfant dispose-t-il pour l’aider dans son apprentissage des mathématiques ? Ces intuitions sont-elles présentes spontanément chez tous les êtres humains » s’interroge-t-elle sur la page qui présente ses travaux sur le site du laboratoire de psychologie et de la perception du CNRS au sein duquel elle travaille.