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jeudi 6 avril 2023

« Les Superpouvoirs de la musique », sur Arte : dans les coulisses de la « symphonie neuronale »

Par   Publié le 01 avril 2023

Un documentaire fait le tour des étonnantes recherches expérimentales menées auprès d’enfants, d’ados, d’étudiants, de malades d’Alzheimer et même de fœtus !

Un bébé écoutant le Rolling String Quartet lors d’une expérience du professeur Emmanuel Bigand, qui étudie les effets de la musique sur le cerveau.

ARTE – SAMEDI 1ER AVRIL À 22 H 25 – DOCUMENTAIRE

Brahms et Mick Jagger concurrents de Superman et de Batman ? Jacques Mitsch pose d’emblée la problématique de son documentaire sur la musique, « un superpouvoir à la portée de tous ». Et pour tous, du fœtus aux malades d’Alzheimer.

C’est avec le morceau mythique des Rolling Stones – (I Can’t Get No) Satisfaction – en fond musical que ce documentaire dévoile les « étonnantes expériences scientifiques » menées avec la musique.

A Dijon, la soprano Delphine Ribemont-Lambert chante à l’oreille de très grands prématurés pour améliorer leur état physiologique. A Barcelone, une équipe de gynécologues de l’Institut Marques a créé des haut-parleurs intravaginaux pour faire écouter de la musique aux fœtus dès le sixième mois de grossesse. A Leipzig, une machine de fitness utilise les effets dopants de la musique pour soigner certaines addictions. Au Canada se tiennent des séances de speed dating en musique, qui mettent en évidence son influence sur les émotions des participants. A Caen, des ateliers musicaux pour malades d’Alzheimer leur permettent d’apprendre de nouveaux morceaux, eux qui ne se souviennent, en général, que de ceux de leur enfance.

« Effet positif sur le développement »

A l’écoute d’une musique, les neurones « se coordonnent comme les instrumentistes d’un grand orchestre », affirme le professeur Emmanuel Bigand, initiateur du documentaire avec son livre La Symphonie neuronale. Pourquoi la musique est indispensable au cerveau (HumenSciences, 2020).

Lui-même violoncelliste – il se déplace toujours avec son instrument pour jouer les Stones en mode classique à ses « patients » –, ce spécialiste de psychologie cognitive à l’université de Bourgogne préconise d’introduire dans les programmes scolaires « une pratique musicale de deux heures par semaine », qui aurait, selon lui, « un effet positif sur le développement cognitif et la réussite académique ».

Frédérique Thiebault, enseignante à Dijon, joue justement de l’accordéon à ses élèves de maternelle, dont chacun a droit à « une mélodie pour son prénom ». Le LiveLab d’Hamilton, au Canada, travaille sur les cas d’enfants qui ont des problèmes de motricité : « Quand on utilise un métronome pour leur permettre de taper en rythme, ça aide leur système moteur à mieux fonctionner. »

A Lyon, on étudie un phénomène peu connu, l’amusie. Une anomalie neurologique qui touche des personnes incapables d’écouter de la musique… Parmi ces handicapés musicaux : le président des Etats-Unis Theodore Roosevelt, l’écrivain Vladimir Nabokov ou Che Guevara. Des chercheurs du Centre de recherche en neurosciences ont lancé un appel à des gens qui chantent faux pour qu’ils viennent… chanter – avec des détecteurs sur le crâne. Superpouvoir ou pas, « la musique fait partie des caractéristiques qui définissent notre humanité », résume le professeur Robert Zatorre, à l’université McGill de Montréal.

Les Superpouvoirs de la musique, documentaire de Jacques Mitsch (Fr., 2022, 53 min). Sur Arte.tv jusqu’au 30 mai.


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