par Lauren Provost publié le 24 avril 2023
Ici on parle de «parents poules». De l’autre côté de l’Atlantique, des «parents hélicoptères», ces parents qui «volent» au-dessus de leurs enfants afin de prévenir tous les dangers possibles. Mais d’innovation en innovation, nous voici entrés dans l’ère du parent panoptique, fliquant sa progéniture incognito et 24 heures sur 24grâce à un écosystème d’applis et mouchards en tout genre.
Attention, il ne s’agit pas de faire un nouveau procès aux parents après le débat autour du «file dans ta chambre». Fichons leur la paix une bonne fois pour toutes en admettant qu’ils font – dans la grande majorité – du mieux qu’ils peuvent pour leurs enfants. Mais ouvrons les yeux sur tous les vendeurs d’applications et d’outils numériques qui font leur beurre sur ce sentiment qui naît en même temps que nos enfants et ne nous quitte jamais vraiment : l’inquiétude.
Outils de flicage
Etre parent en 2023, c’est se voir proposer de soulager ses angoisses grâce à des outils de flicage aux promesses marketing aussi attrayantes que terrorisantes. Nul besoin d’être pédopsy pour concevoir que suivre son enfant à la trace sans qu’il ne le sache ou écouter ses conversations grâce à sa montre peut grandement nuire à son autonomie et à la relation de confiance. Mais la surveillance parentale à outrance, c’est aussi découvrir ses notes en direct via Pronote sans lui laisser le temps de réfléchir à comment annoncer son loupé en maths. C’est aussi être notifié du moindre de ses achats non essentiels grâce à une banale application bancaire. Le contrôle permanent de nos enfants s’est immiscé dans les outils du quotidien. Et cela est loin d’avoir offert plus de liberté de mouvement ou de sécurité aux plus jeunes.
Alors, pour ne pas tomber dans le piège du «papanoptique», il faut commencer par en prendre conscience. Puis apprendre à y résister ou à utiliser ces outils en bonne intelligence. Une mission de plus dans votre longue journée de parents. Bonne chance.
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