Vincent Edin 11/11/2019
Le neurologue et psychiatre allemand Manfred Spitzer abhorre tout ce qui crée de la dépendance chez les humains. Or, il se trouve que les smartphones et les jeux vidéo appartiennent à cette famille, avec des formes d’addiction qui frappent beaucoup plus jeunes que d’autres drogues. Il analyse ce phénomène dans Les ravages des écrans. Les pathologies à l’ère numérique (L’Échappée, 2019), un livre qui relève moins du pamphlet technophobe que du traité de savoir-vivre harmonieusement avec les écrans à destination des générations futures.
Même si son titre lance une alerte, Les Ravages des écrans n’est pas un pamphlet. Surtout, son auteur, Manfred Spitzer, n’est pas passéiste. Dans la conclusion de son livre, il exclut d’ailleurs fermement la possibilité d’interdire les écrans. Mais comme pour certaines drogues, le psychiatre propose une maturation collective, une régulation forte et une limite du temps d’écran en fonction de l’âge : « Nous interdisons aux jeunes de 14 ans de conduire alors qu’ils sont autorisés à faire du vol à voile. Pourquoi ? Parce qu’à 14 ans, nous ne sommes pas considérés comme étant suffisamment mûrs pour tenir un volant. Les médias numériques entravent le développement cérébral et génèrent une dépendance. L’alcool aussi. Jadis, on calmait les petits enfants au moyen de cotons-tiges imbibés d’alcool et de pavot que l’on posait sur leur langue. Aujourd’hui, une telle pratique nous effare, tout simplement. »
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