Par Caroline Guignot 13 nov. 2019
À retenir
Une enquête a été menée auprès de 486 neurologues, psychiatres, neuropsychiatres, pédiatres et généralistes français afin d’évaluer leurs connaissances des spécificités cliniques et diagnostiques des psychoses liées à l'épilepsie. Elle montre que si la plupart connaissent la différence entre les psychoses interictales et postictales, ils n’en maîtrisent pas toujours les spécificités. Les neurologues et ceux qui ont une formation spécifique en épilepsie étaient les plus à même de maîtriser ces aspects. Aussi les auteurs suggèrent-ils que la formation en épileptologie soit renforcée, par exemple au cours d’un enseignement commun entre neurologues et psychiatres au cours de la première année d’internat.
Rappels sur les psychoses liées à l’épilepsie
La prévalence des troubles psychotiques liés à l’épilepsie est de 5,6% parmi la population épileptique. On distingue les psychoses ictales (expression de la décharge épileptique), postictales (symptômes psychotiques apparaissant rapidement après la fin de la crise) ou interictales (liée à l’épilepsie, mais sans lien chronologique avec les crises). Les psychoses interictales peuvent ressembler à la schizophrénie, mais avec quelques différences spécifiques (hallucinations visuelles plus fréquentes, survenue brutale...). Quant aux psychoses postictales, leur rémission survient en moyenne dans la semaine suivant la crise, qu’elles soient ou non traitées ; ce délai pourrait en expliquer le sous-diagnostic.
Résultats de l’enquête
Le questionnaire comportant 13 questions a été rempli par 486 médecins, dont 33% de neurologues et 61% de psychiatres. Un tiers avait suivi une formation spécifique sur l’épilepsie et 62% avaient déjà suivi un patient présentant des troubles psychotiques associés à l’épilepsie.
Dans 30 à 40% des cas environ (selon la spécialisation), les réponses montraient des erreurs de classification des psychoses épileptiques. Si 89% connaissaient les psychoses postictales, ils étaient 41% à penser à tort qu’elle était associée à une confusion mentale. Et ils n’étaient que 28% à en connaître à la fois la durée et la prévalence. De plus, 68% des participants connaissaient les psychoses interictales. En revanche, ils étaient 84% à penser que l’électroencéphalogramme était utile dans le diagnostic de l’épisode psychotique.
Les réponses des neurologues étaient plus souvent correctes que celles données par les psychiatres ou par les pédiatres. Celles des participants ayant suivi une formation spécifique sur l’épilepsie étaient également meilleures que celles des autres participants.
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