PAR TRISTAN BERTELOOT ETJOHANNA LUYSSEN CORRESPONDANTE À BERLIN
MATTEO SALVINI ET MARINE LE PEN EN MEETING À MILAN POUR LES EUROPÉENNES, LE 18 MAI. (PHOTO MIGUEL MEDINA. AFP)
En Italie comme dans d’autres pays, l’extrême droite s’en prend à l’avortement, mère de toutes les batailles contre la condition féminine. Ces mesures de défense de la famille traditionnelle se veulent aussi une réponse à la question migratoire.
Vérone, Italie, 4 octobre 2018. Des dizaines d’activistes du mouvement féministe Non una di meno («Pas une de moins») manifestent en silence devant le Palazzo Barbieri, l’hôtel de ville. Vêtues de rouge, elles portent une calotte blanche sur la tête à la manière des personnages de la Servante écarlate, le roman dystopique de Margaret Atwood où les femmes sont divisées en classes et certaines réduites à un rôle purement reproducteur. En ce jour de conseil municipal, la ville s’apprête à voter la motion 434, portée par Alberto Zegler, membre de la Ligue de Matteo Salvini. Ce texte, que soutient aussi le maire de centre droit, fait de Vérone une «ville pour la vie», qui favorise «la prévention des IVG et le soutien à la maternité», en autorisant le financement public d’associations anti-avortement. Quarante ans après l’adoption de la loi 194 de 1978, qui dépénalisait l’avortement en Italie, ce vote symbolise un terrifiant retour en arrière.
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