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samedi 19 janvier 2019

Hazebrouck Avec Adolpha, elles ont oublié leurs soucis et découvert l’art brut

Marie Lagedamon | 
Adolpha (en rouge) a poussé plusieurs fois la chansonnette, accompagnée parfois par tout le groupe.
Adolpha (en rouge) a poussé plusieurs fois la chansonnette, accompagnée parfois par tout le groupe.

Moment de grâce jeudi matin au centre d’animation du Nouveau-Monde (CANM). Adolpha se met à chanter, elle adore ça. Celle qui a connu la prison et la détresse de la rue, s’illumine, entraînante et joyeuse. Venue animer un atelier d’art brut, la Lilloise est l’une des têtes d’affiche des Bouquinales ce week-end et du prochain festival Poil à gratter. Avec elle, la culture apaise et fait rire. « On vient ici, on oublie les problèmes de la maison, on rigole », confirment Françoise et Myriam, du quartier Pasteur. Depuis octobre 2017, elles sont une dizaine à composer le groupe Cultur’Ailes, accompagné par Willy Plancke médiateur-coordinateur du centre socio-éducatif. Sa mission : leur redonner confiance en elles par le biais de la culture.
 Pour les y aider cette fois, de la colle, du papier journal, de la peinture, des gommettes. Adolpha passe parmi elles, bavarde comme une bonne copine, et les conseille pour confectionner des têtes en papier mâché. C’est un vrai bestiaire qui prend forme. Les dames ont reproduit leurs animaux domestiques, des chiens, des chats mais aussi une tourterelle, celle recueillie par Cathy et baptisée Juliette, et l’intrus, un éléphant. Bras droit d’Adolpha, Delphine Baudoin, attachée de diffusion à la compagnie Détournoyment, ravitaille les apprenties artistes en gouache blanche.
Chat noir, chien blanc pour ces deux dames du groupe Cultur’Ailes.
Chat noir, chien blanc pour ces deux dames du groupe Cultur’Ailes.
À l’origine de la lecture-spectacle d’Une vie bien rEngeR, l’œuvre autobiographique d’Adolpha, la compagnie d’éducation populaire a eu l’idée de proposer ces moments de rencontre privilégiée. « On avait envie de travailler avec les centres sociaux, instaurer un lien avec les personnes qui peuvent avoir un parcours similaire à celui d’Adolpha », explique Delphine.  Une démarche menée conjointement avec la nouvelle médiatrice culturelle du centre Malraux, Aurélie Jacquemoud. « On veut toucher de nouveaux publics, aller plus loin aussi que simplement venir au spectacle. La première rencontre avec la compagnie et Adolpha a eu lieu en novembre, lors d’un atelier d’écriture.  » Des textes de cet atelier seront d’ailleurs lus ce week-end aux Bouquinales, tandis que les têtes de chiens et de chats rejoindront le décor plus trash d’Adolpha, sur scène à l’Espace Flandre le 26 janvier.
« On vient ici, on oublie les problèmes de la maison, on rigole »
Cette dernière, ravie d’être devenue « immortelle » par son livre, adapté au théâtre puis aujourd’hui au cinéma, a hâte. « Quand je monte sur les planches, j’ai plus de chaleur qu’avec mes enfants, j’adore, on dirait que c’est comme une vocation. J’ai été 50 ans malheureuse mais maintenant, je suis partie pour être 50 ans heureuse. » Un bonheur qu’elle a partagé en même temps que cette farouche envie de ne plus jamais baisser la tête.
Ceci est un...bichon.
Ceci est un...bichon.

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