De nombreuses jeunes femmes mettent en scène leurs repas et activités physiques sur le réseau social, qui favorise, selon elles, « les échanges » et « l’entraide ».
« Quatre-vingts grammes de flocons d’avoine, 20 centilitres de lait, une pomme coupée, de la cannelle, du sirop d’érable et des amandes râpées. On verse le porridge dans un bol… La pomme coupée, la cannelle et un peu d’eau dans une casserole. On attend que cela cuise quelques minutes. » Voilà le petit déjeuner énergétique que Morgane, Brestoise de 18 ans et étudiante en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives). Elle le partage, photo à l’appui, avec les 14 000 abonnés de son compte Instagram. Encadrant l’image de son repas matinal, figurent deux autres photos de ses séances d’entraînement sportif, où la jeune karatéka démontre les bienfaits de son régime alimentaire. Elisa, 22 ans, apprentie professeuse des écoles à Bordeaux, publie de son côté des photos des pancakes banane-chocolat ou de porridge chocolat-fruits rouges, parmi quelques clichés de sessions sportives.
Aujourd’hui, les repas ne se partagent plus seulement autour d’une table. Sur les réseaux sociaux, petits plats et grandes bouffes circulent par milliers parmi les jeunes femmes qui mettent en scène et rendent public leur rapport à l’alimentation.
« Motivations hédonistes »
« Ce réseau social est très prisé par les jeunes, qui y partagent des visuels, échangent des commentaires autour de leur repas, de recettes culinaires dans lesquels se laissent voir des motivations hédonistes », analysent Lamia Sadoun, Pascale Ezan et Valérie Hemar-Nicolas, enseignantes-chercheuses à l’université du Havre et de Paris Sud, dans une étude sur la mise en scène de l’alimentation sur Instagram. Cete mise en scène peut devenir une source de bien-être, d’équilibre, par le biais d’une forme d’approbation sociale.
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