La hausse en 2019 du budget de l'aide médicale d’État (AME) ne passe pas auprès députés de droite et de l'extrême droite. Ce budget qui permet aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de 3 mois de bénéficier d'un accès aux soins, augmentera de 53 millions d'euros en 2019 pour atteindre près de 943 millions d'euros. Le dispositif soutenu par le gouvernement a été adopté dans le cadre du projet de loi de finances, avec le soutien des élus de gauche.
Le Rassemblement national a fortement contesté ce dispositif. Il a défendu trois amendements visant à « la suppression de 95 % de sa ligne budgétaire » pour ne conserver que « les 5 % dédiés aux soins urgents ». « L'AME fait partie des pompes aspirantes de l'immigration. Son budget augmente d'année en année. On voit bien qu'il y a une volonté de laisser les robinets totalement ouverts », a accusé Marine Le Pen, présidente de Rassemblement national, établissant un parallèle avec les nombreux Français qui renoncent à des soins faute de moyens.
Appel d'air
Les Républicains ont rejoint la critique de la présidente du RN. « Je partage l'idée qu'il existe un lien entre l'AME et la politique d'immigration. Ce qu'il faut, c'est avoir une politique d'immigration maîtrisée », a répondu la rapporteure Véronique Louwagie (LR), son collègue Fabien di Filippo évoquant un système « qui participe à l'appel d'air qui pousse les migrants à venir en France ».
Agnès Buzyn n'a pas laissé passer l'amendement visant à quasiment supprimer l'AME. « Votre amendement est extrêmement dangereux (...) et coûterait au final plus cher à la société : je ne connais pas une seule maladie où la traiter tard (...) coûterait moins cher que de la traiter tôt et, pour les pathologies infectieuses, cela voudrait dire que l'on laisserait des gens (...) contaminer les autres dans l'espace public. »
Avec la remise en cause de l'AME, « on retrouve ici le fonds de commerce du Front national », devenu RN, a dénoncé aussitôt le socialiste Joël Aviragnet.
« On a dans ce débat l’illustration de tout ce qui nous sépare de Mme Le Pen. Vous opposez les pauvres entre eux, tournez des Français qui se sentiraient délaissés contre des étrangers qui sont en situation encore plus misérable qu'eux », a lancé François Ruffin (LFI).
(avec AFP)
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