Carole Bélingard 07/11/2018
Des soldats français posent avec un assistant médical à Saint-Jean-D'Ormont (Vosges), le 1er janvier 1915. (FRANTZ ADAM / AFP)
Le 14 juillet 1919, sur les Champs-Elysées, les maréchaux Joffre et Foch ouvrent la voie à leurs troupes. La France célèbre avec faste sa victoire sur l'Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale, mais pleure aussi ses morts. En tête du cortège, 1 000 soldats mutilés sont applaudis par la foule. Les gueules cassées rappellent aux Français le sacrifice de ces soldats.
Certains d'entre eux n'ont pas le droit aux honneurs. Victimes d'hallucinations, de cauchemars, de terreurs, les blessés "psychiques" de la Grande Guerre tombent dans l'oubli. Après 1918, certains sont internés dans des asiles, d'autres ne parviennent pas à reprendre leur vie d'avant. Aujourd'hui, on poserait un mot sur ces maux : le syndrome du stress post-traumatique. Mais quand ces signes apparaissent durant la Première Guerre mondiale, ils sont pour la plupart inédits.
"Alors la peur sauta sur moi"
"Toute la journée, un feu d’enfer passe au-dessus de nos têtes ; c’est terrifiant, écrit le médecin Paul Voivenel dans ses carnets personnels. On se demande comment on ne devient pas fou. Toujours la même angoisse qui étreint au passage de ces formidables engins dont les explosions vous abrutissent et vous écroulent dans les fossés, les jambes fondues, l’énergie évaporée." Si la violence a toujours existé durant les précédents conflits, elle change d'échelle en 1914. Les soldats sont confrontés à une "guerre industrielle", où pleuvent les obus.
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