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vendredi 9 novembre 2018

A Guantanamo, les gardiens se succèdent, les prisonniers restent

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A Guantanamo, les gardiens se succèdent, les prisonniers restent
La prison de Guantanamo sur la base militaire américaine située sur l'île de Cuba, photographiée le 16 octobre 2018
AFP - Sylvie LANTEAUME

Les 40 détenus de Guantanamo n'ont aucun espoir d'en sortir, mais les 1.800 militaires qui les gardent et entretiennent le centre de détention défilent, eux, à un rythme soutenu au risque de méconnaître les besoins des prisonniers et d'amplifier leur isolement.
Les plus anciens prisonniers ont déjà passé 16 ans sur la base militaire américaine de Guantanamo Bay, à la pointe sud-est de l'île de Cuba, mais le personnel militaire y effectue des rotations de 6 à 9 mois selon les fonctions, un an maximum pour certains postes, comme l'ont indiqué plusieurs responsables du centre au cours d'une récente visite de presse.
Depuis 2002, 18 amiraux et généraux se sont succédé pour gérer le centre de détention. Aujourd'hui, c'est l'amiral John Ring, ancien commandant du porte-avions Nimitz, qui le dirige.
Lorsqu'on lui demande quand ont cessé les mauvais traitement imposés aux prisonniers dont il a la charge (officiellement, c'est en 2004), il répond: "Je n'étais pas là. Je ne connais pas tous les détails".
Si on le questionne sur les grèves de la faim que les prisonniers mènent régulièrement, il refuse de les dénombrer. "Je ne suis là que depuis un an", note-t-il.
Or la prison de Guantanamo doit rester ouverte pendant 25 ans au moins, comme le Pentagone l'a décidé récemment et cette situation ne peut pas durer, admet l'amiral Ring.
"Un des problèmes que nous avons, c'est le manque de continuité", reconnaît-il. "Je viens donc de recruter un adjoint civil", qui est censé rester plus longtemps sur place.

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