La France supprime des lits d'hôpitaux mais… en compte toujours plus que ses voisins, alors que le nombre de médecins, lui, stagne depuis 15 ans et est tombé sous la moyenne européenne, selon une étude publiée jeudi par la Commission européenne.
De 2000 à 2015, « le nombre de lits d'hôpitaux en France a diminué de 15 % », indique la Commission dans son rapport sur l'état de santé du pays, réalisé avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Tous les types de lits sont concernés par cette baisse » : psychiatrie (-8 %), soins aigus (-12,5 %) et surtout soins de longue durée (-60 %) « du fait de [leur] reconversion […] en maisons de retraite médicalisées », précise l'étude.
« La France est moins centrée sur les soins hospitaliers que par le passé », en raison du développement de la chirurgie ambulatoire, notamment pour les opérations de la cataracte et les réparations de hernies. Mais « des progrès sont encore possibles pour de nombreuses autres interventions chirurgicales, telles que l'ablation des amygdales », estime la Commission.
En 15 ans, tandis que la population française augmentait de 10 %, le nombre de lits pour 1 000 habitants est ainsi descendu de 8 à 6,1, « mais il reste supérieur à la moyenne » de l'Union européenne (5,1), nuance l'étude.
Moins de praticiens mais plus d'infirmiers
Durant la même période, le nombre de médecins pour 1 000 habitants est resté stable, autour de 3,3, alors qu'il « a augmenté presque partout », selon Gaëtan Lafortune, économiste à l'OCDE, qui observe que la France affichait un niveau « plus élevé que la moyenne européenne en 2000 » et se situe désormais en dessous (3,6 en 2015).
La France compte moins de médecins par habitant que la moyenne de l’Union mais plus d’infirmiers. « Il existe de fortes disparités régionales en ce qui concerne la répartition des médecins et autres professionnels de la santé en France. Elles résultent principalement de la liberté laissée aux médecins libéraux de choisir leur lieu d’exercice. »
Avec l'AFP
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