| 27.06.2016
La première journée de formation des référents « violences faites aux femmes » dans les services d'urgence a démarré ce lundi matin au ministère de la Santé à Paris.
Annoncé fin 2015 par Marisol Touraine dans le cadre du 4e plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016), le référent a pour missions d'organiser des temps de sensibilisation et d'information de l'ensemble du personnel du service d'urgence et d'identifier tous les acteurs intra ou extrahospitaliers susceptibles de jouer un rôle dans la prise en charge d'une femme victime de violence.
Dans son discours d'ouverture, la ministre de la Santé a rappelé la nécessité de renforcer la formation des professionnels de santé, notamment des urgentistes, pour une meilleure prise en charge des victimes.
« Nous savons que la plupart des femmes victimes de violences se présentent aux urgences, appellent le SAMU ou les pompiers », explique-t-elle. Elle a également salué les 539 référents déjà désignés parmi les médecins du service d'urgences, du SAMU ou du SMUR. Les efforts doivent se poursuivre afin que chaque service d'urgence dispose d'un référent.
13 étapes préconisées dans la prise en charge
À l'occasion de cette première journée un kit spécifique de prise en charge a été distribué à plusieurs centaines de médecins présents pour l'événement. Le document a été élaboré par les membres de la mission interministérielle de protection des femmes contre les violences(MIPROF).
Une fiche-conseils définit les missions du référent et une fiche-urgentiste, intitulée « Accueil et prise en charge de la patiente majeure victime de violences », décrit les 13 étapes de la prise en charge : Constats, signes et facteurs ; le dépistage systématique ; l'écoute ; l'examen ; le dossier médical ; le certificat médical descriptif ; délivrance de traitement ou d'arrêt de travail ; l'évaluation du danger ou risque encouru par la patiente ; l'hospitalisation, l'orientation vers les associations ou instances nécessaires ; consultation de suivi et de soins de suite.
Des outils pédagogiques sont également disponibles. Quatre kits de formation par vidéo (Anna, Elisa et Tom&Lena) visent à encourager les urgentistes et les sages-femmes au questionnement systématique en les sensibilisant aux violences sexuelles lors d'une grossesse et leur impact chez l'enfant.
Prise en charge psychologique au programme du prochain plan
Pour le prochain plan, la ministre de la Santé projette d'élargir la formation sur les violences aux chirurgiens-dentistes, infirmiers et kiné. Elle souhaite également améliorer la prise en charge psychologique des femmes victimes de violence en augmentant le nombre de structures pour les accompagner. Enfin, elle voudrait repenser le système de recueil de preuves en l'absence de plainte en facilitant leur conservation afin de laisser le temps aux victimes de porter plainte.
Chaque année en France, 223 000 femmes âgées de 18 à 75 ans déclarent avoir été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint et 84 000 déclarent avoir subi un viol ou une tentative de viol.
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