Contrairement à la présidence de la FHF Provence-Alpes-Côte d'Azur, favorable à des groupements hospitaliers de territoire (GHT) polyvalents intégrant les établissements de santé mentale, les commissions médicales d'établissement (CME) des CH Édouard-Toulouse et Montperrin dans les Bouches-du-Rhône défendent la création de GHT psychiatriques.
La commission médicale d'établissement (CME) du CH Montperrin, établissement spécialisé en psychiatrie situé à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), a voté le 1er février une motion positionnant la communauté des médecins en faveur d'un groupement hospitalier de territoire (GHT) psychiatrique. Elle rejoint la position de la CME du CH Édouard-Toulouse à Marseille, qui s'est clairement opposée à l'intégration à un GHT polyvalent, dans une motion votée en novembre dernier.
La FHF Paca favorable à des GHT polyvalents
Les prises de positions de ces deux gros hôpitaux psychiatriques des Bouches-du-Rhône vont à l'encontre de celle défendue par la présidence de la FHF Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), selon les informations recueillies ces derniers jours par Hospimedia. Confirmant les orientations qui se dessinaient pour la fédération en région fin 2015 (lire notre dossier), la présidence de la FHF Paca se prononce actuellement pour la création de GHT polyvalents associant hôpitaux MCO et établissements spécialisés. Ce qui n'interdirait pas, selon elle, une organisation spécifique pour l'activité psychiatrique en leur sein. La présidence de la fédération concède cependant que les établissements de santé mentale ont fait l'objet d'échanges divergents en Paca et que les positions sont contrastées.
Pour les psychiatres du CH Édouard-Toulouse, la perspective est claire : "quel que soit le projet médical partagé sous-jacent, les GHT seront guidés, pour l’essentiel, par des logiques de gestion économique et interrogeront la conception du soin en psychiatrie". Aussi, la CME défend la création d’un GHT spécifique "sur un territoire qui sera défini en concertation avec l’ARS" et rappelle que le GHT psychiatrique doit être compatible avec une organisation sectorielle du soin. Il doit "permettre de renforcer les articulations entre la psychiatrie et le médico-social et de réaffirmer le principe du financement de la psychiatrie en dotation annuelle globale afin d’éviter les dérives de la tarification à l’activité". Par conséquent, la CME s’oppose à l’adhésion à un GHT généraliste et "se propose de rencontrer la communauté médicale des services de psychiatrie susceptibles de construire un projet concerté".
La prise en charge sectorielle mise en exergue
La CME du CH Montperrin développe un argumentaire similaire, en mettant également en avant la particularité de la politique de secteur. Selon les psychiatres, la prise en charge sectorielle est une spécificité fondamentale qui place les établissements de santé mentale, "vis-à-vis des objectifs d'ancrage territoriaux des hôpitaux et de sécurisation des parcours patients, [...] dans une situation sensiblement différente de celle des autres établissements". La CME ne souhaite pas voir les objectifs de prise en charge sanitaire — graduée, sécurisée et de qualité — des GHT disparaître au profit de "la seule rationalisation des modes de gestion". Elle met pour finir en garde contre des projets médicaux partagés auxquels serait assigné un "rôle accessoire voire cosmétique" et indique qu'elle explorera les possibilités d'un GHT psychiatrique en rencontrant "les représentants des CME et des collègues médicaux" des CH spécialisés de la région.
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