En roulant sur l'autoroute et en jetant un coup œil à ce modeste match de football à Bufalotta, en banlieue de Rome, la différence avec un match ordinaire est imperceptible.
Il faut aller sur le bord du terrain et observer attentivement le jeu pour soupçonner quelque chose. De nombreux joueurs sont étrangement raides dans leurs mouvements. Un ou deux d'entre eux grimacent et marmonnent et le gardien rampe dans la surface de réparation sans raison apparente.
Ce n'est qu'à ce moment qu'on devine la vérité : la moitié de ces joueurs sont schizophrènes. L'équipe du club Gabbiano a été créée et composée par un psychiatre afin de constituer une forme de thérapie psychiatrique aussi surprenante qu'efficace.
Mauro Raffaeli est à l'origine du concept du Gabbiano. Faisant une pause pendant le match - il aime jouer avec ses patients - il vient nous raconter son histoire.
« La notion de thérapie par le football m'est venue pour la première fois il y a quatorze ans. J'étais dans un hôpital à Rome et je traitais un des patients que vous voyez là-bas, Alessandro. Je lui faisais des injections dans les jambes et j'ai remarqué qu'il était musclé comme un athlète. Alors, je lui ai demandé s'il avait déjà pratiqué un sport et il m'a répondu 'Oui, le football'. »
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