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samedi 16 janvier 2016

Corps à corps

Paris, le samedi 16 janvier 2016 – Montrer ce qui ne se montre pas. Offrir un autre regard sur le monstrueux. Proposer une promenade détournée dans le monde de la beauté. Si le sujet est naturel aux artistes, le lieu est plus qu’inhabituel. La résidence d’artiste de la plasticienne Sarah Connay est installée au sein du service de dermatologie de l’hôpital Saint André du CHU de Bordeaux. Là,  elle a vu s’épanouir son projet sur le vitiligo né en 2013. La jeune femme, pourtant, n’est pas atteinte de cette affection dermatologique. Mais elle est fascinée par les questions qu’elle ouvre. « Qu’est-ce qui a forgé notre regard contemporain sur le corps-peau : le sien, celui d’autrui et celui désiré collectivement ? Quelles en sont les images, les symptômes ? Comment les personnes atteintes du vitiligo parlent-elles de ce corps marqué ? Quelles sont les traces héritées des représentations historiques du corps et de la peau ». Ces interrogations seront soulevées à l’occasion d’une journée Art, Sciences et Médecine, organisée le 23 janvier au CHU de Bordeaux. Des médecins, psychologues, artistes, ethnologues viendront dialoguer autour des «petites secousses de l’épiderme », tandis que le public pourra découvrir les œuvres de Sarah Connay avant qu’une exposition itinérante ne débute au printemps prochain.

Clichés

La position de Sarah Connay est singulière. Souvent la maladie, le handicap sont évoquées par des artistes eux-mêmes touchés dans leur chair. Cependant, être concerné n’implique pas forcément de dévoiler, de choquer, de provoquer. Pendant vingt-sept ans, le photographe Fabrice Sabre n’a pas évoqué son handicap, ce bras perdu dans un accident quand il n’était qu’un enfant. L’exposition Innocents qu’il présente à Avignon jusqu’au 7 février est sa première évocation. Ses treize œuvres tentent de répondre elles aussi à la question des liens entre la beauté et la normalité, entre les irrégularités et l’image du corps. Sans aucune provocation.

Cliqués

Il y en a plus chez Sandrine Ciron. La jeune femme, qui souffre d’une infimité motrice cérébrale, n’agit pas sans militantisme. Auteur depuis quelques années d’un blog baptiséFashionhandi, elle souhaite faire rimer mode et handicap. Il s’agit d’organiser à l’instar de ce qui prévaut dans l’univers de la mode des castings, des séances de photographies et aussi des défilés, tel celui qui se tiendra ce 16 janvier à Paris. Les maisons à découvrir s’appellent Camille Boillet Couture, Endy&co, MA, Anggy et Toranja Shoes et Sandrine Ciron espère en exposant les corps de mannequins handicapés créer un électrochoc. Tout en beauté.
Conférence :
Journée art, sciences et médecine. Petites secousses de l’épiderme, samedi 23 janvier 2016, 9h30 à 18h, Hôpital Saint André, Amphithéâtre Vital-Carles, 1 Rue Jean Burguet, 33000 Bordeaux
Exposition :
Innocents, photographies de Fabrice Sabre, Du 7 janvier au 7 février, Pub Z, 58, rue Bonneterie, 84 000 Avignon
Défilé de mode organisé par Fashionhandi, 16 janvier 2016 à 19h30, 10/18 rue des Terres au Curé, 75013 Paris

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