| 14.01.2016
La ministre de la Santé Marisol Touraine a présenté, lors du congrès de la Société de réanimation de langue française, quatre pistes pour renforcer la prise en charge des victimes en cas d'attentats.
Cette réflexion est tirée d'un retour d'expérience qu'elle a demandé au directeur général de la santé sur l'intervention du système de santé lors des attentats du 13 novembre, dont les conclusions globales lui seront remises le 20 janvier.
Une première analyse de l'efficacité de l'intervention médicale urgente, du lieu de l'attentat jusqu'à hôpital, devra permettre « d'identifier les adaptations nécessaires pour améliorer encore la prise en charge massive de victimes d'armes à feu ou d'explosions, en ou un point ou en plusieurs points du territoire », a indiqué la ministre.
Les victimes doivent ensuite être mieux identifiées. « L'enregistrement des victimes a été assez remarquable. Cela a été spontané. Mais rien n'avait été prévu ; il y a eu des manques », a reconnu Marisol Touraine, évoquant des familles allant d'hôpital en hôpital à la recherche de leur proche.
La ministre a confié à l'Institut national de veille sanitaire (InVS), noyau de la future agence nationale de santé publique, en partenariat avec les établissements de santé, une réflexion pour identifier les données à demander aux victimes et, si elles ne sont pas en mesure de parler, à leur accompagnant et famille.
Continuité du suivi psychologique
L'action des cellules d'urgence médicopsychologiques (CUMP) doit être revue, dans le sens d'une meilleure coordination des équipes nationales, de l'uniformisation des formulaires pour l'enregistrement des consultations, et d'une orientation plus efficace des victimes vers des dispositifs adéquats, notamment sur le plus long terme, et en province.
« Des victimes m'ont dit qu'elles s'étaient adressées à plusieurs reprises aux CUMP sans avoir jamais le même interlocuteur. Il fallait à chaque fois reprendre le récit du drame… », a dit la ministre. 300 professionnels de santé mentale venue de tout l'Hexagone ont accompagné plus de 5 000 personnes fin 2015.
Dernière piste, les agences régionales de santé (ARS) sont tenues de s'assurer de la capacité des établissements en région à prendre en charge un afflux massif de victimes. « Aucun CHU ne peut assurer seul un nombre aussi important de patients. La coopération entre différents établissements et régions a tout son sens », a-t-elle indiqué. La spécificité de la prise en charge des enfants doit aussi être étudiée.
51 personnes encore hospitalisées
Marisol Touraine a salué le « professionnalisme sans faille et la réactivité exemplaire » des professionnels de santé. Plus de 400 victimes ont été hospitalisées, dont près d'une cinquantaine en réanimation, a-t-elle rappelé.
Aujourd'hui, 51 personnes sont encore hospitalisées, 25 dans des services de soins de suite et de réadaptation, et 3 sont gardées en réanimation.
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