Reçue le 3 décembre dernier par le cabinet de la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, l'intersyndicale des orthophonistes de la fonction publique hospitalière en est ressortie globalement satisfaite. En effet, "une porte semble enfin s'entrouvrir après deux années d'un immobilisme insupportable face à l'urgence de la situation", soulignent la FNO, la Fof, l'Unadreo, l'Ufmict-CGT, FO, l'Unsa, la CFTC, Sud Santé sociaux et le CFO par communiqué commun*. "Après s'être rejeté la responsabilité de ce dossier pendant plusieurs mois, les ministères de la Fonction publique et de la Santé affichent maintenant un discours commun pour demander un mandat au Premier ministre Manuel Valls leur permettant d'engager des négociations", se félicitent les syndicats.
Ce mandat doit concerner plusieurs axes pour renforcer l'attractivité des postes, en travaillant notamment sur la grille salariale. "Cette grille, qui tiendrait compte du niveau de compétences, d'exercice, de sujétion et de formation, s'inscrirait au sein d'une nouvelle filière des métiers de rééducation", ajoute l'intersyndicale. "C'est une première réponse dont nous prenons acte", s'exclament les orthophonistes mais sitôt de mettre en garde les pouvoirs publics : "Nous n'accepterons ni délais d'attente supplémentaires, ni niveau de grille qui ne correspondent pas à notre niveau de qualification et de compétence." Et d'en appeler à Matignon pour qu'il accepte le mandat qui lui sera soumis dans les prochains jours et donne les moyens à ses deux ministères de mettre en œuvre "immédiatement" cette réévaluation salariale.
Mi-octobre, l'intersyndicale avait promis une grève générale pour le 17 novembre sur ces mêmes thématiques salariales mais ce mouvement avait finalement été annulé à la suite des attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis le 13 novembre. Par la suite, Sud Santé a invité seul tous les orthophonistes salariés à faire grève le 10 décembre mais cet appel a finalement été retiré au lendemain de l'entrevue au ministère, comme l'a indiqué la secrétaire fédérale du syndicat, Marie-Hélène Durieux, àHospimedia. En 2012, les orthophonistes hospitaliers étaient au nombre de 1 600, soit tout juste 7,4% des effectifs de la profession. D'après l'intersyndicale, un salarié débute aujourd'hui sur un salaire au Smic +60 euros. Pour devenir l'équivalent d'autres professions hospitalières à bac +5 (infirmiers anesthésistes, ingénieurs en santé), la reconnaissance statutaire impliquerait 25-30% d'augmentation.
* L'intersyndicale rassemble la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), la Fédération des orthophonistes de France (Fof), l'Union nationale pour le développement de la recherche et de l'évaluation en orthophonie (Unadreo), l'Ufmict-CGT, FO, l'Unsa, la CFTC, Sud Santé sociaux et le Collège français d'orthophonie (CFO).
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