Une trentaine d’acteurs du monde médical, associatif ou mutualiste* ont signé le 16 décembre la Charte Romain Jacob pour favoriser l’accès à la santé des personnes handicapées, à l’occasion d’un colloque organisé par la MNH.
Ce texte préparé par Pascal Jacob, président de Handidactique et auteur d’un rapport sur l’accès aux soins des handicapés, a pour ambition de promouvoir l’insertion sociale et la pleine citoyenneté des handicapés.
En 12 articles, la charte enjoint ses signataires à valoriser l’image que la personne a d’elle-même, à reconnaître l’accompagnement (« que les aidants ne restent pas aux vestiaires de la consultation comme un portemanteau », selon les mots de Christel Prado, présidente de l’Unapei), et à davantage recueillir les besoins des handicapés. Elle vise à une meilleure coordination dans le parcours de soins, grâce notamment à un dossier partagé, à faciliter l’accès aux soins ambulatoires, à prévenir les hospitalisations grâce aux services de soins infirmiers à domicile et à l’hospitalisation à domicile, et à améliorer la réponse aux urgences médicales. Les signataires s’engagent à évaluer leurs actions tous les ans.
Accessibilité de proximité
« La santé est un droit fondamental et le handicap ne doit pas être un obstacle aux soins, a déclaré la secrétaire d’État au Handicap Ségolène Neuville. Mon souhait est que cette charte soit généralisée dans toutes les régions ». Les contrats signés entre les ARS et les maisons de santé pluridisciplinaires devront préciser les conditions d’accueil des handicapés, et des unités de soins spécialisés seront créées là où il en manque, a poursuivi Ségolène Neuville.
La Haute autorité de santé prépare un guide méthodologique définissant les critères d’accueil des personnes handicapées, conditions de la certification des établissements.
« Vous avez écrit une partition ensemble, vous allez savoir la jouer mieux que quiconque ensemble », s’est félicité Pascal Jacob. « On va dans le bon sens » a-t-il ajouté, se détachant ainsi de la colère ambiante des associations, déçues des agendas d’accessibilité programmée.
Coline Garré
* Ce document a été paraphé par des hospitaliers (AP-HP, FHF, FHP, HAD, Conférence des présidents d’université), des libéraux (URPS), le médico-social (APAJH, FAGERH, SYNEAS), des associations (APF, FEGAPEI, Handidactique, UNAPEI, Unicancer, Handident, Trisomie France...), des mutuelles (Mutualité française, Groupe Pasteur mutualité, MNH), et l’État (ministère de la Santé, HAS, EHESP).
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