Selon un baromètre d'Harris Interactive pour le groupe Humanis auprès des 50-65 ans, le renoncement aux soins est un phénomène fréquent pour l’optique ou le dentaire, non négligeable pour les spécialistes et, dans une moindre mesure pour les généralistes. Et c’est la disponibilité des praticiens qui est le principal frein.
Qu’est-ce qui freine l’accès aux soins en France ? Pas forcément ce que l’on croit. Le baromètre d'Harris Interactive pour le groupe Humanis auprès des 50-65 ans montre en effet que ce n’est pas toujours le reste à charge qui pousse ces assurés seniors à renoncer à certains soins. Selon cette enquête, 47% des assurés y ont été confrontés au cours des deux dernières années. Le problème des dépassements est surtout avancé par les 30% d’assurés qui ont été dans ce cas pour les soins dentaires ou pour les 20% qui ont dû se passer de prothèses auditives.
L’argent n’est pas le premier motif de report
Pour les médecins, en revanche, l’argent ne semble pas le premier motif de report de soins. Un quart de nos concitoyens déclare pourtant avoir dû se passer du recours à un spécialiste. Mais quand on leur demande de préciser quels types de difficultés d’accès ils rencontrent, le frein tarifaire n’est avancé que par un tiers ou un quart des gens, selon la discipline. L’éloignement géographique est évoqué à peu près dans les mêmes proportions. En fait, c’est la disponibilité horaire des spécialistes qui semble poser le plus problème aux assurés. Cela culmine chez l’ophtalmo (77% des sondés font état de son emploi du temps impossible), mais se retrouve aussi chez le gynéco (66%), le dermato (54%) ou le cardiologue (59%).
Ce baromètre semble donc confirmer le principal constat fait par une étude de l’URPS Languedoc-Roussillon,il y a deux ans, qui affirmait que les problèmes d’accès aux soins dans l’Hexagone ne tenaient pas d’abord aux dépassements d’honoraires. Il montre aussi qu’à l’heure de la crise démographique, la médecine générale a elle aussi un problème d’accès des patients. Certes, moins d’un quinqua sur dix (9%) a dû se résoudre à se passer d’un rendez-vous dans les deux dernières années. Mais quand on interroge les sondés sur les difficultés d’accès au médecin de famille, 78% citent les disponibilités horaires du praticien. Un signe qui montre que soit la plage de consultation ne convient pas, soit le délai pour obtenir un rendez-vous est jugé trop long. En comparaison, 13% des assurés seulement déplorent un trop grand éloignement géographique par rapport à leur médecin traitant et 12% évoquent un reste à charge trop important chez le généraliste.
Paul Bretagne
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