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lundi 9 décembre 2013

Hospitalier à Conques... mais pas à l'hôpital...

10.12.13

Humour

L'infirmier Morisot nous réveille régulièrement avec ses chroniques décalées... Aujourd'hui, s'il garde son ton habituel à la San Antonio, il nous livre une partie plus cachée de sa personne : hospitalier à Conques, étape des pèlerins des Chemins de Compostelle. L'infirmier n'y est jamais bien loin...
Saint-jacques de Compostelle
Les refuges-étapes : indispensables pour se ressourcer sur les Chemins de Compostelle, notamment grâce aux hospitaliers
A 7 heures, la journée commence par le petit-déjeuner. Chose très normale, finalement, le jour où on débutera par le dîner vous me ferez signe. Bref, les clients grattent déjà à la porte depuis dix minutes et l’hospitalier que je suis - on n’a pas des métiers faciles - (cf. encadré « La fonction d'hospitalier : ancêtre du métier infirmier ») ouvre le réfectoire en serrant la pince de chacun. La nuit a été courte et les cernes sous les yeux de certains veulent dire la même chose que ceux des troncs d’arbre : ils correspondent bien à l’âge des propriétaires ! Cela dit, le règlement est souple et la grasse matinée est possible, la cantine restant ouverte jusqu’à 9 heures. Une échéance qui permet de limiter les valises sous les paupières.
Chacun voit donc midi à sa porte (j’adore ces expressions à deux balles) et chacun fait donc comme il veut dans ce service où les pensionnaires ne restent qu’une journée, rarement plus.
Rappelons que le café est un excellent support à la relation. J’avise donc un gaillard dont j’ai soigné les pieds hier. Respect de l’espace vital, synchronisation gestuelle, rappel du cadre de l’entretien… je me pose face à lui, un peu en biais, un bol à la main.
- Je peux m’asseoir cinq minutes, pour prendre un jus avec toi ?
Question idiote qui ne mérite même pas de réponse verbale. Fabrice, puisque c’est son nom, me montre en souriant le pot de confiture. De rhubarbe. Afin d’évaluer l’impact de mon action thérapeutique de la veille, j’effectue un recueil de données sur l’évolution de sa pathologie dermique.
- Ça va, garçon, tu peux remuer les orteils sans grimper au plafond ?
Fabrice prend la tête du gars qui vient d’enterrer sa grand-mère.
- on va dire ça comme ça. En fait, je vais réduire le rythme, ce soir je vais m’arrêter à Livinhac ; une vingtaine de bornes, seulement…

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