La HAS veut certifier les établissements en s’aidant des patients à partir de 2014
La Haute Autorité de santé (HAS), qui organisait jeudi à Lille ses rencontres régionales avec desdécideurs, professionnels de santé et associations de patients, a fait le point sur la certification des établissements de santé lancée en 1999.
Au moment où elle finalise la future version de la certification applicable en 2014, la HAS a dressé un bilan des opérations en cours. Sur 2 650 établissements de santé, publics et privés, 18 % ont été certifiés sans aucune réserve, 36 % ont obtenu la certification avec une ou plusieurs recommandations, 36 % ont des réserves à lever pour obtenir leur certification, et 10 % ont un sursis à certification, une nouvelle visite étant programmée un an plus tard.
« D’après les enquêtes que nous avons menées, cette démarche joue un rôle important dans la démarche d’amélioration de la qualité, insisteJean-Paul Guérin, président de la Commission de certification à la HAS.Elle a un véritable impact sur le développement d’une culture qualité au sein des établissements, ce qui, au final, a des répercussions sur les malades, même si c’est plus difficile à chiffrer. »
Le patient au cœur de la procédure.
La procédure a cependant révélé certaines limites. La démarche de qualité n’est pas suffisamment continue, en dehors des périodes de visites. Et elle ne va pas toujours jusqu’au lit du malade. De plus, la certification reste souvent obscure pour le personnel qui n’en mesure pas toujours les enjeux sur le terrain.
Pour remédier à cette situation, la HAS a décidé de recentrer sur la prise en charge du patient, en mettant en place ce qu’elle appelle la méthode du « patient traceur », une méthode déjà utilisée dans les pays anglo-saxons. Dans chaque établissement, des experts-visiteurs étudieront le parcours de soins en suivant un certain nombre de patients (entre 10 et 50 selon la taille des établissements) tirés au sort dans différents services. « L’objectif est d’être au plus près des soins, en contact direct avec les patients et tous les membres des équipes médicales », poursuit Jean-Pierre Guérin.
Une visite expérimentale a été menée au CHRU de Lille en septembre dernier. Son bilan est assez positif, comme l’a expliqué Jean-Marc Rigot, vice-président de la CME. « Le personnel était assez déstabilisé au départ car il n’avait pas été prévenu mais, finalement, aussi bien les patients que les soignants ont été satisfaits de la démarche, appréciant d’être consultés sur leur propre ressenti et sur leurs pratiques professionnelles. »
Ce dispositif devrait permettre de réduire le hiatus entre les résultats obtenus lors de la certification et le fonctionnement réel des services sur le terrain. Certains établissements classés parmi les bons élèves sur le papier sont en effet bien conscients de leurs lacunes dans la « vraie vie ».
› DE NOTRE CORRESPONDANTE À LILLE FLORENCE QUILLE
lequotidiendumedecin.fr 17/12/2012
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