Promouvoir le choix du patient psychotique
Publié le 13/09/2012
Malgré des politiques de santé libérales qui favorisent officiellement (dans divers pays) la participation des patients dans les projets thérapeutiques les concernant, on doit constater en pratique, déplorent les éditorialistes du British Journal of Psychiatry, que les principaux intéressés eux-mêmes sont rarement invités à coopérer aux prescriptions établies par les psychiatres (surtout en milieu hospitalier, et a fortiori lors d’un internement réalisé sans le consentement du sujet).
Il est donc « temps d’introduire le choix du malade » (psychotique) en matière de décisions thérapeutiques et de revaloriser, chaque fois que possible, sa « collaboration » effective avec le médecin.
Cet objectif paraît d’autant plus justifié que l’efficacité concrète des neuroleptiques serait parfois « surestimée » et que leurs effets indésirables seraient au contraire « sous-estimés », dans un contexte où d’autres options (psychothérapies, thérapies cognitivo-comportementalistes, interventions psychosociales…) pourraient pourtant être proposées, au lieu de résumer systématiquement chaque stratégie thérapeutique à une ordonnance classique de médicaments neuroleptiques.
Il faudrait d’ailleurs se demander, estime l’auteur, si « tout patient répondant aux critères de diagnostic de la schizophrénie nécessite impérativement d’être traité par des neuroleptiques. » Et même quand les neuroleptiques se révèlent indispensables, une adhésion renforcée des patients aux projets thérapeutiques permettrait certainement d’améliorer leurs réponses au traitement, suite à une meilleure observance qui reposerait en particulier sur un dialogue sincère présentant objectivement aux intéressés « les effets positifs et négatifs » de leurs traitements. La démarche du psychiatre devrait ainsi se rapprocher de celle d’un pédagogue s’efforçant d’expliquer ses prescriptions de son mieux, plutôt que de les imposer sans rechercher l’implication personnelle de l’usager.
Dr Alain Cohen
Morrison AP et coll. : Antipsychotics: is it time to introduce patient choice? Br J Psychiatry, 2012; 201: 83–84.
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