Les hôpitaux vus « mots à maux... »
28.09.2012
L’hôpital vu par les soignants ne se porte pas bien, on le sait, pas plus d’ailleurs que les soignants eux-mêmes. Mais qu’en disent les usagers, les patients pour qui l’hôpital doit répondre à leurs besoins d’accueil, de soins et d’empathie, dans une dimension réellement « hospitalière » ? Deux usagers de l’hôpital, Claire Compagnon et Thomas Sannié, publient aujourd’hui un livre écrit au scalpel : « L’Hôpital, un monde sans pitié ». Sur 250 pages, ils partagent leur savoir de l’hôpital et nous montrent comment entre stress, attente, opacité, désinformation, mépris parfois, sentiment d’abandon, de danger... les malades craignent l’hôpital quand ils n’en font pas les frais... Un exercice sans appel, courageux, révoltant mais salutaire.Tout d’abord le contexte de l’ouvrage qui justifie de la légitimité de ses deux auteurs. Comme 15 millions de Français malades chroniques, Claire Compagnon et Thomas Sannié sont contraints de côtoyer l’hôpital au quotidien. Au sein d’associations, ils se battent pour rendre plus humaine et sécurisante la prise en charge des malades. Claire Compagnon est spécialiste reconnue des questions de qualité des soins à l’hôpital, elle a été directrice du développement à la Ligue Nationale Contre le Cancer et directrice générale adjointe de l'association Aides. Elle est à l’origine de la création en 1998 des États Généraux des malades atteints de cancer. Thomas Sannié est membre de l'association française des hémophiles et du conseil de surveillance de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris, il milite pour l'amélioration des relations soignants-soignés et l'intégration des intérêts des malades dans les politiques de santé. Dans cet ouvrage récemment publié ils savent donc de quoi ils parlent et ils l’affirment dès les premières lignes : « nous disons simplement, sereinement, avec une détermination absolue, cela suffit ! ». Et d’expliquer en effet « parler du pire et du meilleur à l’hôpital est une tâche urgente. Nous nous donnons comme devoir permanent de révéler les situations extrêmes que fabrique le monde de la santé. L’humanité du monde soignant fait face à sa vérité : l’excellence côtoie l’incurie, l’empathie voisine avec l’indifférence, l’extraordinaire rejoint l’inacceptable. (…) Nous avons trop subi personnellement des moments difficiles, anormaux, pour rester silencieux ». Dans ces établissements de santé qu’ils connaissent bien, ils disent rencontrer « le meilleur et le pire et souvent de manière imprévisible. Tout peut varier d’un bâtiment à l’autre, d’un étage à un autre et parfois d’un bout de couloir à un autre. »
« Ce n’est pas la peine de vous lever.
Vous n’avez qu’à faire dans votre couche, je la changerai à 20 heures... »
Vous n’avez qu’à faire dans votre couche, je la changerai à 20 heures... »
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