Le Dr Pierre Taboulet "abandonne" sa chefferie des urgences de l'hôpital Saint-Louis
Établissements 27.09.12
Dans sa lettre de démission de ses fonctions de chef du Service d'accueil des urgences (SAU) de l'hôpital Saint-Louis à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), adressée le 17 septembre au Pr Michel Fournier, directeur de la politique médicale du CHU, et dont Hospimedia a eu copie, le Dr Pierre Tabouletespère que cet abandon, comme il l'appelle, sera l'occasion d'une indispensable "remise à plat des missions, du fonctionnement et des moyens attribués aux urgences" de l'AP-HP. Après dix-huit ans à ce poste, le praticien se déclare désormais "impuissant" pour diriger le SAU, évoquant des moyens "trop insuffisants" et "inadaptés" alors que l'activité ne cesse de croître. Cela touche aussi bien les lits dans l'hôpital et à l'extérieur que la surface des locaux, le nombre d'urgentistes, d'étudiants, d'infirmières, etc.
"La valse des cadres (…) ne permet pas un encadrement de proximité", dénonce ainsi Pierre Taboulet, pointant également le fait que "le Doyen n'accorde aux urgences de Saint-Louis aucun moyen universitaire de façon particulièrement injuste". Et d'ajouter, pêle-mêle, des conditions de travail pénibles, une informatique et téléphonie "démodées et exaspérantes", des gardes de 14-15 heures mal payées... Par ailleurs, la typologie des malades est aussi mise en avant par l'urgentiste : la précarité des patients, des usagers qui affluent à toute heure souvent mal renseignés, une transformation des urgences en "lieu de recours pour tous les patients dont les pathologies chroniques lourdes se compliquent".
Face à cela, "la qualification d'un urgentiste pour faire ce travail de tri après une expérience de cinq ou dix ans, voire davantage, est une gabegie", s'alarme Pierre Taboulet, qui dénonce un "système (…) périmé, figé, déprimant".
T.Q
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