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dimanche 16 septembre 2012

Le lien entre stress au travail et infarctus est confirmé

Une analyse de près de 200 000 individus en Europe montre un risque accru de 23 % de présenter un infarctus chez les personnes exposées à un stress au travail, comparées à celles qui n’y sont pas exposées.
Une contrainte au travail est définie comme une situation professionnelle combinant une forte demande (pression) et un faible contrôle (peu de prise de l’individu) dans l’exécution de la tâche. Certaines études ont montré un doublement du risque de maladies coronaires et cardiaques. D’autres résultats sont plus modestes. La notion continue à être sujette à débats.
Une vaste méta-analyse réalisée par différents chercheurs européens, dont des chercheurs français, apporte un éclairage plus précis. Il s’agit de la plus grande méta-analyse jamais conduite sur l’association entre le stress au travail et la survenue d’événements coronariens. Treize cohortes dans 7 pays (dont la cohorte GAZEL en France) ont été analysées, totalisant 197 473 observations. À l’inclusion, les participants (42,3 ans de moyenne d’âge, autant d’hommes que de femmes) ne présentaient pas de maladies cardiovasculaires et les études portaient sur les liens entre la contrainte au travail et la maladie coronaire.
La contrainte au travail est mesurée dans toutes les études à l’aide d’un questionnaire validé standardisé. Il s’agit, par exemple, d’analyser la demande, l’excès de travail, les demandes conflictuelles, le temps restreint pour accomplir les tâches.
On a comparé une exposition à une contrainte au travail (forte demande et faible prise) à une absence de contrainte, c’est-à-dire aux autres situations qui sont : faible contrainte (peu de demandes et une bonne prise), passive (peu de demande et peu de prise), active (forte demande et forte prise).
La proportion d’individus exposés au stress au travail est de 15,3 %.
« Les résultats révèlent que les individus exposés au stress au travail ont un risque de 23 % plus élevé de faire un infarctus que ceux qui n’y sont pas exposés », explique Marcel Goldberg (chercheur INSERM). La prise en compte des variables telles que le mode de vie, l’âge, le genre, le statut socio-économique et les répartitions géographiques des participants, n’affecte pratiquement pas les résultats.
Les auteurs considèrent que, dans la population générale, le stress au travail est associé à une augmentation du risque d’infarctus qui est modeste mais non négligeable. « Dans notre étude, 3,4 % des infarctus recensés parmi les 200 000 individus sont dus au stress au travail. Sur les 100 000 à 120 000 infarctus annuels en France, cela correspond à 3 400 à 4 000 accidents imputables à ce facteur de risque », souligne Marcel Goldberg.
Un facteur de risque que l’on peut réduire, en renforçant la prévention du stress au travail, conseille l’équipe européenne. Ce qui est susceptible d’avoir un impact positif sur d’autres facteurs de risque associés (tabac, alcool…).
› Dr BÉATRICE VUAILLE
Mika Kivimäki et coll., The Lancet, 14 septembre 2012. Http ://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(12)60994-5.
lequotidiendumedecin.fr 14/09/2012

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