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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 30 juin 2014

Un nouvel algorithme pour un diagnostic spécifique de la maladie d’Alzheimer

Depuis les années 2005, une équipe internationale de chercheurs, orchestrée par le Pr Bruno Dubois (Inserm, Université Pierre et Marie Curie (UPMC), Paris) cherche à redéfinir les critères diagnostiques de maladie d’Alzheimer établis en 1984 par le National Institute of Neurological and Communicative Diseases and Stroke/ Alzheimer’s Disease and Related Disorders Association (NINCDS-ADRDA). Ces indices de l’époque établissent un score de maladie possible, probable ou certaine. En sachant que la certitude diagnostique, telle que définie par les experts de l’époque, associait les deux critères suivants : critères cliniques de maladie d’Alzheimer probable et preuve histologique apportée par la biopsie ou l’autopsie !

Comment fonctionne l'algorithme de Facebook ?

Le Monde.fr | Par 
Facebook a été ces derniers jours la cible de critiques virulentes après la publication des résultats d'une expérience psychologique. Pour les besoins du test, des chercheurs ont modifié le type de contenus qui s'affichaient dans les fils d'actualité de plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs, pour vérifier si l'exposition à des contenus « joyeux » ou « tristes » influait sur l'humeur des contenus publiés par un utilisateur.
Certains utilisateurs ont été choqués que Facebook ait pu tenter d'influencer leurs émotions. D'autres, au contraire, défendent l'idée que Facebook passe son temps à « manipuler » ses utilisateurs en modifiant sans cesse son algorithme, celui qui détermine ce qui apparaît ou non dans le fil d'actualité d'un utilisateur.

L'Apssis publie un premier vade mecum sur les objets connectés de santé

L'Association pour la promotion de la sécurité des systèmes d'information de santé (Apssis) vient de publier unvade mecum sur les objets connectés de santé dont le but est d'informer, de sensibiliser et de "faire réfléchir". Ainsi, il propose un commentaire sur plus de 120 objets connectés comme MobiUS, une application qui permet de visionner une échographie avec un smartphone, des vidéos capsules pour explorer le côlon, le robot Da Vinci qui permet de bénéficier d'une chirurgie précise mini-invasive ou encore Tarkett, un sol intelligent et connecté pour prévenir les chutes. Ce document, en libre accès, apporte aussi des éléments sur les usages ainsi que sur le ressenti des usagers mais aussi des médecins et des experts, indique l'association.

En introduction, Isabelle Landreau, avocate au barreau de Paris, rappelle que l'utilisation des objets connectés en santé appelle à la sécurisation des données, afin d'éviter une "manipulation à distance de ces données et une marchandisation par le secteur privé", ainsi qu'au "respect des données à caractère personnel". Omar Yahia, avocat au barreau de Paris, spécialiste en e-santé, ajoute de son côté qu'il faut "envisager le cycle de vie de l'objet connecté sous le signe de la sécurité".

La HAS n'a reconnu un progrès thérapeutique que pour un faible nombre de médicaments en 2013

Faits marquants et chiffres clés de la HAS en 2013 sont affichés dans son rapport d'activité. Diffusé ce 1er juillet, le document sera présenté le 2 juillet au Sénat et à la rentrée à l'Assemblée nationale. L'agence y détaille particulièrement les critères et données d'activité dans le champ de l'évaluation des médicaments et dispositifs médicaux.
En 2013, la Haute Autorité de santé (HAS) a finalisé et présenté son projet stratégique 2013-2016 (lire ci-contre) visant à contribuer à la régulation du système de santé par la qualité et par l'efficience. Dès 2013, les premières réalisations ont été menées, notamment la publication de la doctrine et de la méthodologie sur les avis d'efficience sur les produits de santé, se félicitent Jean-Luc Harousseau et Dominique Maigne, respectivement président du collège et directeur de la HAS dans leur éditorial au rapport d'activité 2013. "La valeur médicale - et désormais médico-économique - des produits innovants et à fort impact potentiel sur les dépenses de santé, donnée par la HAS, éclaire les choix publics. Il s'agit d'une illustration - et non des moindres - de la direction et de la dimension que prend la HAS", écrivent-ils. 
La mission de la HAS s'est en effet élargie depuis octobre 2013 de la production d'avis d'efficience pour un certain nombre de médicaments et de dispositifs médicaux. Désormais, l'évaluation de l'efficience qui doit aider à la fixation du prix est réalisée en même temps que l'évaluation en vue de l'admission au remboursement. La commission de la transparence (CT - pour les médicaments) et la commission nationale d'évaluation des dispositifs médicaux et technologies de santé (Cnedimts - pour les dispositifs médicaux, actes et technologies de santé) sont en charge de l'évaluation médico-technique et la commission évaluation économique et de santé publique (CEESP) de l'évaluation médico-économique.

dimanche 29 juin 2014

« Refusons le commerce des ventres ! »

LE MONDE | Par 
Point de vue. Il était clair depuis longtemps que l’inscription à l’état civil français des enfants nés de mères porteuses à l’étranger était un cheval de Troie actionné par les partisans de la gestation pour autrui. Ils se réjouissent probablement aujourd’hui de la condamnation, par la Cour européenne des droits de l’homme, de la décision de la Cour de cassation, qui, elle – pour des raisons essentielles –, avait refusé de transcrire à l’état civil les enfants nés de mères porteuses à l’étranger (décisions du 6 avril 2011 et du 13 septembre 2013). La France va-t-elle céder sur un sujet aussi fondamental ? Elle n’est nullement obligée de le faire, puisque la Cour européenne des droits de l’homme n’a pas autorité sur le droit français (à la différence de la Cour de justice des communautés européennes).

samedi 28 juin 2014

Nantes : hospitalisation psy à domicile

28 juin 2014

Depuis début 2014, le CHU de Nantes déploie une structure de soins pour des patients en souffrance psychique aiguë qui intervient à domicile, Equipad (entourage quotidien par une unité d’intervention de psychiatrie pluridisciplinaire à domicile). Ce service dispose de 6 places et s'adresse à tout patient âgé de plus de 18 ans résidant dans le centre ville de Nantes.

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Véritable alternative à l'hospitalisation "classique", ces soins de particulière intensité se déroulent au domicile du patient. Cette hospitalisation à domicile peut permettre de préparer, raccourcir, prendre le relai, éviter ou remplacer une hospitalisation à temps complet.

REVUE SANTÉ MENTALE N° 189 JUIN 2014

DES JEUX POUR SOIGNER EN PSYCHIATRIE


Le jeu s’inscrit au fondement même de l’activité psychique, ce qui a nécessairement des conséquences sur les soins en psychiatrie. Jouer donne du plaisir et permet d’aller à l’encontre de l’expérience psychotique. Introduire du jeu, c’est accorder au groupe (patients et soignants) un espace de liberté dans l’institution. Les soignants n’abordent plus les patients sous l’angle succinct de leurs symptômes mais sous celui de leur potentiel créatif.










DÉAMBULATION PSY EN NÉONATALOGIE


Auteur(s) : Véronique Chaillet, infirmière spécialisée en psychiatrie et Joseph Tenenbaum, pédopsychiatre
Nbre de pages : 6
Accueillir le prématuré, ce qu’il donne à voir, à entendre, à ressentir, suppose une disponibilité psychique du soignant, qui passe par l’engagement de son corps dans la relation.
Lire l'article en PDF Télécharger l'article complet en PDF


De quoi sont malades les Français ?

27.06.2014

Comment vont les Français ? Couci-couça si l’on en croit l’enquête "santé et protection sociale", menée par l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), qui révèle tout de même qu’en 2012 en France métropolitaine, 65,8% des personnes âgées de 15 ans ou plus se déclarent en « bon » ou « très bon état de santé ». Toutefois, on remarque qu’un problème de santé chronique est déclaré par 39% des 15 et plus (38% des hommes et 39% des femmes) et 27% des personnes déclarent une limitation dans les activités du quotidien depuis au moins six mois.

Parmi les maladies chroniques le plus souvent citées pour 2012 on retrouve largement en tête les troubles ostéo-articulaires (47,7%). Suivis des allergies (13,8%), de l’hypertension artérielle (13,1%), du diabète (8,5%), de l’asthme (7,1%), de la dépression (5,9%) et des bronchites chroniques (5,8%). Beaucoup moins cités, incontinence urinaire (5%), angine de poitrine (2%), AVC (1%), infarctus (0,7%) et cirrhose de foie (0,1%).

vendredi 27 juin 2014

Enquête sur le tueur en série de la rue Lesueur

« L’effrayant docteur Petiot, fou ou coupable? » de Claude Quétel. Ed. Perrin. 213p. 19€.
« L’effrayant docteur Petiot, fou ou coupable? » de Claude Quétel. Ed. Perrin. 213p. 19€.
Guillotiné le 25 mai 1946, Marcel Petiot avait assassiné 27 personnes, pour l’essentiel des Juifs pourchassés par la Gestapo qu’il dépouillait. Il agissait sous le nom de « Monsieur Eugène », un prétendu relais de la Résistance. Médecin de son état, cette figure du crime ne laisse pas d’intriguer et c’est aujourd’hui Claude Quétel, historien de la psychiatrie, qui tente d’en percer le mystère.
Au-delà des faits sordides et des minutes du procès, on s’est rarement attaqué à la personnalité psychopathologique du tueur en série de la rue Lesueur à Paris. L’auteur s’y emploie avec la ferme intention de traquer, derrière le meurtre, la folie qui ne dédouane en rien Petiot de ses monstruosités mais éclaire son parcours.


Suicide assisté : une loi n'est pas nécessaire

Le Monde.fr Par 
Dans les questions relatives la fin de vie, on distingue désormais deux problèmes très différents : le suicide assisté et l'euthanasie.
L'euthanasie est « la situation où un tiers met intentionnellement fin à la vie d'une personne à sa demande, afin de faire cesser une situation qu'elle juge insupportable » (Rapport de l'Observatoire de fin de vie, p. 153). Elle soulève de nombreuses questions : comment déterminer la volonté de la personne ? Qui doit prendre la décision ? Selon quels critères ? Dans quelles conditions ? A l'évidence, la loi Leonetti est insuffisante pour y répondre et son auteur lui-même reconnaît qu'elle doit être réformée.

Le suicide assisté en revanche concerne des personnes lucides et capables qui décident, en raison d'un pronostic médical prédisant une issue fatale et une dégradation massive à court terme, de devancer ce processus. Elles souhaitent mettre fin elles-mêmes à leur vie avant de devenir impotentes ou inconscientes. Des documentaires comme Le choix de Jean, des fictions commeQuelques jours de printemps illustrent cette situation. La personne se donne elle-même la mort en buvant une potion létale ; le médecin se borne à fournir le produit, mais il peut être absent au moment du geste ultime. En France ceux – essentiellement des médecins – qui ont fourni à ces personnes les substances létales ont été poursuivis sur la base de deux articles du Code pénal.

Les syndicats de directeurs s'unissent contre l'"irresponsabilité" des grévistes de Paul-Guiraud

Sur la même ligne de conduite que le Syncass-CFDT (lire ci-contre), le SMPS et le CH-FO apportent par communiqués distincts "leur plein et entier soutien" à l'équipe de direction du GH Paul-Guiraud de Villejuif (Val-de-Marne), engluée depuis plusieurs semaines dans un bras de fer avec l'intersyndicale CFDT, CGT, FO et Sud dans le cadre d'une mobilisation contre un projet de refonte de la durée quotidienne du travail. Celle-ci doit passer le 1er août de 8 heures à 7 heures 36, engendrant une baisse du nombre de jours de RTT de 27 à 23,5 jours cette année, puis à 18 jours en 2015. Depuis le 2 juin, et malgré une ordonnance du tribunal administratif de Melun, les syndicats occupent les locaux administratifs et la cour d'honneur de l'hôpital psychiatrique.

Éthique La Sfap déplore un accès insuffisant aux équipes spécialisées en soins palliatifs

Après l'annonce de l'acquittement du Dr Nicolas Bonnemaison (lire ci-contre), la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap) estime, dans un communiqué, que les débats lors du procès du médecin urgentiste accusé d'avoir empoisonné sept patients en fin de vie ont été révélateurs. Ils ont mis en évidence "la méconnaissance importante des professionnels de santé concernant les bonnes pratiques médicales en soins palliatifs et en particulier sur la question de la sédation". Selon elle, ils ont aussi mis au jour l'accès insuffisant aux équipes spécialisées en soins palliatifs.

Marisol Touraine lance un site de déclaration de liens d'intérêt des professionnels de santé

En accord avec le décret du 21 mai 2013 dit "sunshine act", Marisol Touraine vient de rendre public un site Internet qui recense les liens d'intérêt des professionnels de santé avec les industriels depuis 2012.
Après medicaments.gouv.fr, les pouvoirs publics continuent sur leur lancée et mettent en ligne ce 26 juin transparence.sante.gouv.fr, un site consacré à la publication des liens d’intérêt des professionnels de santé, au sens large du terme, avec les industriels. La publication de cette base de données est devenue une obligation depuis la loi de renforcement de la sécurité sanitaire du 29 décembre 2011 et la publication du décret du 21 mai 2013 qui en découle, dit décret sunshine act. Celui-ci mentionnait que "les informations mentionnées à l'article R. 1453-3 [informations sur les liens d’intérêt, NDLR] sont rendues publiques, en langue française, sur un site Internet public unique et sont transmises à l'autorité responsable de ce site"
Dans le détail, ce décret rend obligatoire la publication de tout avantage (dons de matériel, transport, hébergement…) d’une valeur supérieure ou égale à 10 euros, et toute convention (congrès, activités de recherche, actions de formation…) liant une entreprise à un professionnel. Par professionnels de santé, il faut comprendre les médecins mais aussi "les établissements de santé, les étudiants ou entreprises de presse et fondations qui interviennent dans ce secteur", précise Marisol Touraine, ministre de la Santé. En sont notamment exclus les directeurs d’hôpital, tout comme l’ensemble du personnel administratif des établissements de santé.

Hôpital de Garches : le service d’oncologie pédiatrique à nouveau dans la tourmente

 27/06/2014


Face à la décision de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) de transférer l’activité du service d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Raymond Poincaré (Garches) vers Ambroise Paré (Boulogne-sur-Seine), quatre membres de familles de patients ont entamé ce jeudi une grève de la faim pour dénoncer un « déni de démocratie sanitaire ».
Adressée au premier ministre Manuel Valls, une pétition en ligne contre« la fermeture d’un service qui sauve nos enfants » centralise 40 000 signatures. Le document est relayé par l’association de parents Ametist, qui soutient avec vigueur le Dr Nicole Delépine, chef du service menacé, depuis près de 15 ans.

Négociations interprofessionnelles : un mois de discussions, aucune rémunération pour les équipes de soins

 26/06/2014

Une nouvelle réunion de travail s’est tenue ce mercredi au siège de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), sur les rémunérations des équipes de soins de proximité, enjeu des négociations interprofessionnelles entamées voilà plus d’un mois mais qui restent au point mort pour cause de blocage juridique.

Mortalité prématurée : la télé de nouveau au banc des accusés

26.06.2014

Mauvaise nouvelle pour les accros du Mondial de football... Les adultes regardant la télévision trois heures par jour ou plus doubleraient leur risque de mort prématurée par rapport à ceux passant moins de temps devant le petit écran. Une nouvelle étude parue mercredi dans la revue de l'American Heart Association confirme, après d’autres recherches, le rôle néfaste du petit écran. "Nos résultats vont dans le même sens que ceux d'études précédentes indiquant un lien entre le temps passé à regarder la télévision et la mortalité", explique le Dr Miguel Martinez-Gonzalez, professeur de santé publique à l'Université de Navarre, à Pampelune en Espagne, principal auteur de ces travaux.

Liens d’intérêts : ouverture du site internet qui dit tout sur vous

26.06.2014



Ne soyez pas surpris ! A partir de maintenant, vos patients pourront vous demander si le restaurant dans lequel vous vous êtes rendu le 5 mai 2013 avec un représentant du laboratoire X était bon ? Le site www.transparence.sante.gouv.fr lancé par Marisol Touraine ce jeudi répertorie en effet l’ensemble des liens d’intérêts entre les entreprises qui commercialisent des produits de santé ou cosmétiques et les professionnels de santé.
Ainsi, la création de ce site unique - prévu par le décret dit « Sunshine Act » issu de la loi Bertrand sur le médicament – permet désormais à tout citoyen de venir consulter les liens d’intérêts déclarés par les entreprises. Sont donc rendus publics : tout avantage (don de matériel, transport, hébergement, repas, etc) accordé par une entreprise à un professionnel d’une valeur supérieure ou égale à 10 euros ; et toute convention ou accord (participation à un congrès, des activités de recherche, des actions de formation, etc).
Pour la ministre de la Santé, la création de cette base de données a pour "objectif de reconquérir de la confiance » auprès des Français après l’affaire Médiator. « Il ne s’agit en aucun cas d’interdire les liens d’intérêts (…). La transparence permet de lutter contre les conflits d’intérêts qui ne sont pas acceptables". A ce jour, 1 130 entreprises ont enregistré les avantages qu’elles avaient consenties à des professionnels de santé, mais aussi à des établissements, des étudiants, des fondations et patrons de presse. La moitié du corps médical figurerait d’ores et déjà sur le site, selon la ministre.
Sur le site, il est très facile de connaitre en quelques clics, le montant, la nature et les dates des avantages perçus par son médecin traitant. Seuls les centimes ne figurent pas dans ce répertoire... La base offre deux choix de recherche, par entreprise ou par bénéficiaire. Le site répertorie ensuite des renseignements différents suivant les cas. Pour les conventions, il livre au public, l’identité des parties concernées, la date de la convention, son objet et le programme de la manifestation publique le cas échéant, mais pas le montant de la prestation. Pour les avantages en nature et en espèce, directs ou indirects, il donne l’identité des parties concernées, le montant, la nature et la date de chaque avantage. Pour l’heure, le dispositif ne livre d’informations que jusqu’à la fin de 2013.

Un pédopsychiatre, un infirmier et un artiste se sont unis pour créer un jeu de cartes qui appelle à dépasser les différences.

26/06/2014

Feelings: un jeu pour lutter contre les discriminations

A la suite d'un appel à projets sur le thème de la lutte contre les discriminations, la ville de Poitiers a souhaité promouvoir des opérations originales. Dans leur monde professionnel, Jean-Louis Roubira (*), pédopsychiatre et Vincent Bidault, infirmier en psychiatrie et formateur, étaient à la recherche d'un outil ludique permettant d'aborder les émotions, la prise en compte de l'autre et la différence.
Il n'en fallait pas plus pour que les deux parties se rejoignent. Lauréats du concours organisé par la Ville, ces passionnés du jeu ont créé « Feelings », un jeu simple fondé sur des situations autour de la discrimination. Illustrées par Frank Chalard, les cartes émotions de la version discrimination s'appuient sur les 18 thèmes retenus dans le cadre de la loi 2001 : parmi elles, l'orientation sexuelle, les convictions religieuses, le patronyme, le handicap.


Gel de postes en psychiatrie

L'INDEPENDANT 27 JUIN 2014

L’intersyndicale CGT, CFDT et CFE-CGC appelle «les salariés audois de l’Association Sociale et Médicale (ASM), qui gère notamment l’hôpital psychiatrique, à Limoux, de se rassembler le lundi 30 juin à 13h devant le bâtiment “Jacqueline Verdeau-Pailhès “situé dans le nouvel hôpital, à Montredon», près de Carcassonne.
Il ne s’agit pas d’un mouvement de grève mais d’une manière de protester «contre la menace du gel de six postes notamment en unités de pathologies légères (UPL) et en UDASPA (psychiatrie pour adolescents)».

La condition biologique à l'épreuve des profondeurs de l'être

Le Monde.fr | Par 
Le langage juridique, l'expertise médicale et la délibération éthique sont constamment appelés à rendre mesurable, tout du moins commensurable, la singularité de l'intériorité humaine, c'est-à-dire l'essence et les propriétés du « soi ». Cette injonction est d'autant plus forte lorsque nos sociétés doivent répondre à des situations extrêmes de la condition biologique, et notamment faire face à des contextes médicaux inédits dans lesquels une personne se trouve plongée dans un corps qui n'est plus en mesure de réagir aux stimulations du monde extérieur ou dont les manifestations visibles suscitent des interprétations contradictoires. Il convient de regrouper la particularité de ces difficultés d'arbitrage sous la bannière plus large des enjeux relatifs aux « politiques du vivant » qui foisonnent régulièrement l'actualité de controverses sociétales liées à notre condition biologique : donner la vie, la transmettre, l'accompagner dans ces derniers moments, dans des situations dramatiques d'invalidités profondes ou l'épanouir dans une identité sexuée choisie, troublée ou encore compromise par des pathologies chroniques transmissibles.

Acteurs clés du maintien à domicile, les proches aidants pourraient venir à manquer

Le colloque national de la fédération Adessadomicile s'est ouvert le 26 juin sur un exercice de prospective. La part des personnes dépendantes va doubler en 2060 et l'accent est mis depuis les années 1990 sur le maintien à domicile. Et ce, pour répondre aux attentes des personnes âgées, mais aussi parce qu'il s'agit d'une réponse moins coûteuse, rappelle Virginie Gimbert, chargée de mission au département des questions sociales du commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP). Une affirmation qui doit être tempérée par la réalité de l'aide à domicile. Celle-ci "repose essentiellement sur le travail des aidants familiaux", note la chargée de mission. Des aidants qui sont pour deux tiers des aidantes.

jeudi 26 juin 2014

L'ACTIVITÉ S'INTENSIFIE EN PSYCHIATRIE

La Commission des comptes de la sécurité sociale (CCSS) consacre dans son dernier rapport un éclairage spécifique sur l’offre de soins en psychiatrie, troisième poste de dépenses hospitalières. Les experts notent que « si la France se trouve être relativement bien dotée dans le cadre de la prise en charge de la santé mentale, elle le doit autant à ses capacités d’accueil, qui la placent dans la moyenne des autres pays européens qu’à l’organisation en réseau de son offre hospitalière publique, fondée sur le secteur. » L’offre de soins reste plurielle, majoritairement publique et essentiellement tournée vers la prise en charge en ambulatoire.

Les propres de l’homme : autour de « Masculinités », de Raewyn Connell

LE MONDE DES LIVRES | Par 
« Masculinités », un essai classique de la sociologue australienne Raewyn Connell, enfin disponible en français, et d’autres ouvrages récents, jettent un regard neuf sur l’identité et la sexualité masculines.
Les opposants au mariage pour tous s’étaient fixé pour mission la défense d’un ordre « naturel » entre les sexes : inviter hommes et femmes à reconnaître leur complémentarité avait pour effet de les renvoyer à leurs différences, supposées immuables. Fallait-il comprendre qu’il existe une « nature » masculine ?
Ouvrons le Dictionnaire des sexualités, dirigé par Janine Mossuz-Lavau, à l’entrée « masculinité » : « Historiquement était dévolu à l’homme ce qui relève de l’extériorité : l’initiative, l’action, la réalisation. Sur le plan de la personnalité, la fermeté, la maîtrise de soi, le contrôle des émotions. Revenait à la femme ce qui relève de l’intériorité et appartient à la sensibilité. » Dans les faits, les individus de sexe masculin sont pourtant loin de naître armés de telles dispositions et n’ont pas trop des normes inculquées dès l’enfance, des contraintes éducatives ou des rituels d’intégration (pensionnat, séminaire, salle de garde, service militaire, équipe de foot…) pour devenir ces mâles que l’on attend d’eux qu’ils soient.

Bonnemaison, Vincent Lambert... deux affaires qui saisissent l'opinion

LE MONDE | Par 
Drôle de semaine qui aura vu, mardi 24 juin, le Conseil d'Etatjuger légal l'arrêt des traitements de Vincent Lambert, en état végétatif depuis six ans, sans entraîner de contestation générale, et le lendemain, les jurés de la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques acquitter le docteur Bonnemaison, poursuivi pour l'empoisonnement de sept personnes âgées en fin de vie. De nouvelles preuves, comme l'avait montré la mission Sicard en 2012, que les Français redoutent de se retrouver, un jour, dans une situation inextricable ou de souffrance sans qu'une aide à mourir puisse leur être apportée.

Son monde de fou

Les Bons Plans de Pascal Parmentier

Par Gaël FORMENTIN • • 25/06/2014 
Tous les jours depuis plus de 34 ans, le docteur Pascal Pannetier, chef du pôle 2 du CH de Jury et des urgences psychiatriques au CHR de Mercy, côtoie ce que d’aucuns nomment «folie». Il organise cette année les 16es journées internationales des Cellules d’Urgence Médico-Psychologique. Derrière les fantasmes, la réalité.
Pendant plus de deux heures, Pascal Pannetier a parlé. Sans s'arrêter ou presque, avant de stopper net, un peu gêné: « les psychiatres ont l'habitude d'écouter, alors quand on me donne la parole... ». Il a parlé, oui, mais très peu de lui. Comme s'il ne voulait pas se mettre en avant, se dévoiler, à l'abri derrière ses petites lunettes rectangulaires aux fines branches noires, les yeux plissés par le soleil, insondables. Des airs de Michel Onfray. Sa casquette de psy, sa carapace, il ne la quitte jamais totalement. « Nous ne sommes pas citoyens uniquement le jour d'aller voter, mais toute l'année. Je ne suis pas psychiatre à heures fixes non plus », sourit-il amusé devant le petit malaise qu'il vient de créer. « On attribue aux psychiatres un rôle un peu énigmatique, presque de sorciers. Rassurez-vous, je ne tire pas une analyse de chaque conversation ». Ouf.

« Ma grand-mère entendait les fous crier »

Pascal Pannetier est tombé dans l'univers de la psychiatrie il y a près de 34 ans, un peu par hasard, pour ne plus jamais le quitter. Il a vu évoluer les méthodes, les soins, les pathologies et les codes se brouiller. La demande exponentielle de soutien, accentuée par la crise, se heurte toujours à la peur, celle d'une profession stigmatisée. Par le cinéma, l'imaginaire collectif, la littérature et les rares tragédies humaines qui nourrissent la rubrique faits divers. La psychiatrie agit comme un repoussoir. « Personne ne veut se reconnaître comme fou ». Il se souvient de la réaction de sa grand-mère, choquée par l'annonce du choix de son internat qu'il intègre en 1983. « Elle habitait Laxou, non loin du tristement célèbre hôpital de Maréville. Parfois, elle pouvait entendre les cris des patients poussés par le vent. Ce jour, elle a trouvé mon regard changé ». Deux années auparavant, un stage au CHU de Thionville dans l'équipe du professeur Baer l'a définitivement motivé: ce sera la psychiatrie, en dépit des « on-dit ».