Le Musée international des arts modestes (MIAM) présente les œuvres de prisonniers, réfugiés, internés… jusqu’au 23 septembre.
LE MONDE | | Par Philippe Dagen (Sète (Hérault), envoyé spécial)
Obstinément, le Musée international des arts modestes (MIAM) de Sète (Hérault) s’en tient à son programme : regarder là où l’on ne regarde pas d’habitude, dans des directions ignorées, parce qu’elles sont lointaines ou inquiétantes. Cette année, c’est vers l’inquiétude et bien au-delà : l’angoisse, la souffrance, l’horreur. L’exposition se nomme « Evasions », sous-titrée « L’art sans liberté ». Le point commun entre les travaux rassemblés est que leurs auteurs, quand ils les ont accomplis, étaient, d’une manière ou d’une autre, captifs.
Le premier cas auquel on songe est évidemment celui des prisonniers, et il est en effet traité à travers les paños – dessins sur mouchoirs des détenus du sud des Etats-Unis – et les toiles réalisés par des détenus de la Maison centrale de Saint-Maur à partir de l’œuvre d’Hervé Di Rosa, par ailleurs fondateur du MIAM. Toutefois ce n’est pas avec lui que commence le parcours, mais avec ces captifs d’aujourd’hui que sont réfugiés et exilés. Ils l’ont été, souvent, dans les pays qu’ils ont fuis ; dans ceux qu’ils ont traversés ensuite ; et dans ceux où ils sont contraints de s’arrêter.