" Une femme peut-elle être interne des asiles de la Seine ? Non, puisqu'en 1902, Mlle Pelletier, étudiante en médecine, se vit opposer un article du réglement en vertu duquel les candidats doivent jouir de leurs droits politiques. Mlle Pelletier a protesté car il est douloureux de se voir écartée contre l'intention du législateur. Aussi a-t-elle rédigé une pétition très nette qui a circulé dans le monde médical et que voici :
" a) Considérant que les sanctions obtenues devant la Faculté de Médecine sont rendues accessibles aux candidats des deux sexes ; b) considérant que les garanties exigibles des internes en médecine des asiles publics d'aliénés de la Seine doivent reposer exclusivement sur la capacité et la valeur professionnelle du candidat et non sur son sexe ; c) considérant qu'une partie de l'article 3 du réglement des concours de l'internat en médecine des asiles publics de la Seine est ainsi conçue : " les candidats, pour être inscrits au concours, devront jouir de leurs droits civils et politiques " et que cette rédaction n'a pu viser que l'indignité des actes délictueux commis par les candidats et non atteindre, par une interprétation détournée, le sexe du candidat ; attendu, cependant, que, récemment, cette dernière inteprétation n'a pu être donnée pour justifier l'exclusion d'une candidate, contre laquelle aucune objection n'avait été faite jusqu'à la veille du concours, le Conseil Général arrête la rédaction suivante qui sera l'objet d'un article additionnel : art. 5 (bis) - le concours est ouverts aux candidats médecins sans distinction de sexe. "